Théâtre
Crédit photo : Jean-François Gratton et Erick Labbé
Après la tétralogie Jeux de cartes, Robert Lepage nous offre maintenant une pièce qu’on dit plus intimiste, ou du moins plus personnelle, issue des souvenirs qu’il garde de la maison de son enfance, le 887 de l’avenue Murray. À la période charnière du passage à sa propre adolescence, l’homme de théâtre jumelle la période historique pour le Québec que fut l’essor du mouvement souverainiste. De la lutte de classes initiale jusqu’au questionnement identitaire, les Québécois ne se souviennent pas autant que leur devise le prétend.
Toujours inspirées de son rapport au monde, immédiat ou global, les créations de Lepage prennent tantôt la forme de solos, tantôt celles d’œuvres collectives. Quelle que soit la forme choisie, le propos intègre souvent une sorte de négociation avec la mémoire tout en voulant lui rendre hommage, et le récit fait souvent s’entrecroiser des histoires, des lieux et des époques différentes. D’un point de vue visuel, le spectacle fait toujours place à une mise en valeur des technologies de l’image. Après son éblouissant Quills un peu plus tôt cette saison, Lepage nous fait le plaisir de prolonger son séjour parmi nous. À ne pas manquer, donc.
«887», d’après un texte, une mise en scène et une interprétation de Robert Lepage, est présentée jusqu’au 8 juin 2016 au Théâtre du Nouveau Monde.
L'événement en photos
Par Erick Labbé