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Crédit photo : Mathieu Pothier
Certes, la qualité musicale n’a besoin que d’un support média pour se déployer. Mais c’est généralement live qu’on peut réellement reconnaître et apprécier tout le génie d’un groupe. À l’écoute de Falsework, le dernier opus de la formation, on s’attendait déjà à une musique plus légère que le précédent, plus pop et accrocheuse, mais toujours riche en sonorités électros auxquelles les paroles introspectives et la voix envoûtante de Catherine ajoutent une profondeur unique.
Oui, de la pop, mais pas présentée n’importe comment et surtout, sans les clichés associés à cet univers. Pas de place ici aux petites tenues qui ne laissent pas le loisir à l’esprit de fantasmer sur ce qu’il y a en dessous. La chanteuse est montée sur scène en toute simplicité, affublée d’un t-shirt ample, d’un pantalon et de souliers blancs. À l’opposé, les quatre autres musiciens étaient vêtus de noir de la tête aux pieds. C’est donc sur cette toile de fond tout en contradiction que le public assez homogène composé de gens de 25 à 35 ans a accueilli Young Galaxy à 23h, une heure plutôt tardive pour un petit jeudi soir.
Juste avant, c’est la formation L.A. Foster qui a mis la foule présente dans une atmosphère dansante. La chanteuse Lesley Ann Foster a offert une prestation voix et clavier captivante à laquelle une danseuse s’est jointe pour certaines pièces. Malheureusement, l’énergie a été coupée à un certain moment lorsqu’un fil a été débranché, interrompant la performance pendant quelques minutes.
Tout comme Picasso dont les périodes «bleue» et «rose» ont teinté ses toiles, Young Galaxy possède son album bleu Ultramarine et rose Falsework, son petit dernier: le premier, plus introspectif, le deuxième plus estival. Même les néons choisis reprenaient ces deux couleurs, sans toutefois être associés précisément à l’un ou à l’autre. La fusion de ces deux opus au concert a produit un effet magique. Les chorégraphies de la chanteuse et de ses deux danseurs et choristes ont parfaitement traduit l’ambiance musicale en mouvements lents et saccadés, rappelant la non si lointaine époque de la danse robot propre aux années 1980.
La foule présente s’est davantage animée au son des succès «Pretty Boy» et «Fall For You», mais les nouvelles chansons comme «The Night Wants Us to Be Free» et «Wear Out the Ground» ont aussi été bien reçues. L’interprétation scénique de la pièce «Body» a été un véritable coup de cœur, tant en raison de la présence divine de la chanteuse que par les figures exécutées par les trois artistes.
Vers minuit, Young Galaxy a annoncé une dernière chanson et a respecté sa parole en n’offrant aucun rappel, après quoi les lumières de la salle se sont allumées pour que chaque électron présent retourne sur sa planète respective.
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de la rédaction