Voici un aperçu du spectacle «Amaluna» du Cirque du Soleil

La semaine dernière, le Cirque du Soleil présentait aux médias un léger aperçu de leur 32^e création originale, soit la très attendue Amaluna.

Une fois à l’intérieur du chapiteau, comme c’est souvent le cas d’ailleurs, le charme opère dès lors par l’élégance et la grandiloquence de la scène (mouvante), et la riche palette de couleurs qui ne fait que se bonifier au fur et à mesure que les magnifiques costumes particulièrement inventifs nous sont dévoilés. Il n’y a pas de doute, le Cirque du Soleil est à nouveau sur une excellente voie.

Hommage aux femmes pour les femmes, ce spectacle a été l’occasion pour la grande Diane Paulus (professeure de Harvard et metteure en scène émérite de Broadway, notamment) de se lancer sur les traces de la mythologie. S’inspirant de classiques aussi intemporels que The Tempest de Shakespeare ou The Magic Flute de Mozart, sans pour autant en livrer une quelconque adaptation, l’idée étant d’adapter le tout aux besoins précis de la commande, soit de se concentrer d’abord et avant tout sur la force féminine. Du coup, en composant la distribution avec 75% de femmes à son bord, il a été important de modifier les numéros et les disciplines, si ce n’est d’en inventer d’autres pour ces conditions particulières.

La prémisse n’est pas si différente d’autres spectacles que le cirque a su offrir dans le passé: une tempête fait échouer un bateau rempli d’hommes, ces derniers débarquent donc sains et saufs sur une île peuplée de femmes. Ici, on pense à Varekai et à la chute d’Icare réinventée. Ce penchant vers le théâtre n’est pas, lui non plus, particulièrement nouveau, puisque Robert Lepage l’a énormément exploité avec Totem. Toutefois, à l’aide des trois extraits présentés, on a pu constater qu’au-delà du scénario de base et de la mise en scène minutieuse, c’est d’abord et avant tout les performances des acrobates qui sont mises de l’avant.

En effet, si une scène se passant entièrement autour d’un gigantesque bol d’eau est en quelque sorte un hommage évident et assumé à la fameuse scène du balcon de Roméo et Juliette, le jeu de séduction a surtout lieu de manière entièrement physique alors que les muscles et les capacités acrobatiques des deux interprètes sont bien mis en vedette au fur et à mesure de leurs nombreuses pirouettes et courbettes. Même constatation auprès du numéro déjà encensé de barres asymétriques, concocté spécialement pour le spectacle, alors qu’une bande de femmes fortes se balancent, s’élancent et impressionnent devant une bande d’hommes qui ne peuvent que les admirer.

À l’aube de leurs 30 ans, il est de mise d’annoncer que ce spectacle pourrait mettre de l’avant un tournant fort important. Oui, il y a cette saveur féminine, mais on aurait apparemment également abordé la musique différemment de celle qu’on retrouve habituellement au cirque (quelque chose de plus rock comme des chansons à part entière) et la costumière également a voulu placer les interprètes en situations pour les déstabiliser un peu. Si, pour l’instant, le tout parvient habilement à se glisser dans le canevas habituel de haute qualité que le Cirque du Soleil a su instaurer avec le temps, il ne reste plus qu’à découvrir à quel degré de satisfaction ce nouveau spectacle saura se placer, et ce, à partir du 19 avril prochain sous le chapiteau bleu et jaune situé à nouveau sur les Quais du Vieux-Port de Montréal. Par la suite, le spectacle se poursuivra au Québec et à travers le monde

Pour plus de détails, consultez le site officiel: www.cirquedusoleil.com.

Crédit photo: Jim Chartrand

Écrit par: Jim Chartrand