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Crédit photo : Mathieu Pothier
La programmation, surprenante de qualité et d’audace, a attiré une belle foule au charmant parc Carillon de Saint-André d’Argenteuil, qui est devenu, l’espace de trois jours, un endroit hors du temps et un peu de la réalité. L’expérience se voulant ainsi; une immersion totale dans ce que la musique électronique a de meilleur. Dans les premières heures de dimanche dernier, Tiga, The Martinez Brothers et Kevin Saunderson se sont succédé sur la scène Moog, située face à des monolithes historiques. Sur ces vestiges du passé, des VJs locaux s’en sont donnés à cœur joie.
Tiga
Originaire de Montréal, Tiga Sontag s’est lancé dans la production de musique électronique dans les années 90, notamment avec la création de son label Turbo Recordings. Celui-là même qui a lancé la carrière du groupe Chromeo. S’illustrant principalement à l’international, son passage était attendu et il n’a pas déçu. Sans trahir ses habitudes expérimentales, son set est resté relativement mélodieux et festif. On devinait ses racines techno et même un peu punk. Cependant, même les non-initiés pouvaient s’y retrouver. La soirée était jeune et pleine de promesses.
The Martinez Brothers
Respirant la bonne humeur, Chris et Steve Martinez sont arrivés sur la scène en dansant. Prenant le temps de couper le son le temps d’applaudir leur prédécesseur Tiga, ils n’ont pas perdu de temps pour s’allier la foule. Du Bronx à Ibiza, ils ont fait du chemin, mais ils nous ont paru humbles et surtout heureux de nous partager leur house underground. On se serait tout de même attendu à des enchaînements plus enflammés, l’ensemble de la prestation s’étant jouée sur une certaine prudence. Comme si l’on préparait le terrain pour l’explosion qui allait suivre.
Kevin Saunderson
À la levée du jour, sous une pluie encore timide, Kevin Saunderson a pris la commande des platines devant un public qui n’avait pas décroît depuis minuit. Il est le pionnier du trio, ayant débuté sa carrière dans le milieu des années 80 à Détroit, reconnu pour être le lieu de naissance du techno. Jouant tout de suite ses cartes au lieu de miser sur une progression lente, il nous a prouvé être l’un de ses artistes qui donnent son âme à leur musique. Même lorsque la pluie est devenue plus forte, les danseurs sont restés fidèles au poste.
Si un mot devait définir ces quelques heures et même le festival, c’est l’insouciante liberté des gens présents. Un mot d’ordre, ne pas s’en faire et danser.
L'avis
de la rédaction