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Crédit photo : https://www.facebook.com/XavierRuddOfficial/
Pour l’authenticité de Bobby Alu
La première partie de Xavier Rudd, assurée depuis maintenant cinq ans par l’artiste australien Bobby Alu, débute précisément sur le coup de 20 h. Il apparaît seul sur scène, vêtu d’un jeans bleu et d’une chemise remarquable à la teinte corail. Son ukulélé sous le bras et ses cheveux frisés au vent, il entame le concert dans un décor ayant pour seuls éléments un drapeau des Samoa, représentant ses origines, et quelques jets lumineux rouge et jaune dirigés sur la scène.
Généreusement, il parle à la foule en s’exprimant parfois en français, lui partageant autant l’histoire de ses racines que sa bonne humeur contagieuse. Alu performe bien au ukulélé, mais la foule est davantage subjuguée par ses talents de percussionniste aux rythmes enlevant.
Trente minutes plus tard, je suis complètement envoûtée par ce très souriant personnage et sa musique insulaire qui a su réchauffer l’assistance et mettre la table pour le très attendu Xavier Rudd.
Pour faire le plein d’énergie avant l’hiver
21 h 06. Après avoir fait patienter ses fans six minutes de plus que l’heure prévue, Xavier Rudd se présente enfin à nous. Pieds nus, arborant une camisole noire à l’effigie de son plus récent opus, l’artiste s’installe parmi ses multiples instruments, où trône son fabuleux et emblématique didgeridoo. Il est accompagné de l’excellente Lisa Purmodh à la batterie, de Yosa Haile à la basse, et de l’excentrique et très mouvementé Ian Peres aux claviers. Ce dernier attirera plus d’une fois mon attention en offrant une performance éblouissante, énergique et festive tout au long de la soirée.
Mis à part l’énergie débordante du claviériste, je dois absolument souligner l’ambiance festive qui plane sur le MTELUS. Les pas de danse de Xavier Rudd, ses gestes qui nous invitent à soutenir le rythme d’une chanson, de même que ses nombreuses interactions avec le public, créent un climat de fraternité et d’intimité entre de purs inconnus, et permettent aux inhibitions d’être levées et aux corps de danser librement.
Pour recevoir une dose d’amour universel
L’énergie qui se dégage de cette soirée n’existerait pas sans cette affection évidente qu’éprouve le chanteur envers son public. Xavier Rudd aime les gens, et je constate à quel point c’est réciproque.
Love est, sans aucun doute, le mot qui a résonné le plus souvent à nos oreilles ce soir. L’amour de soi et de l’autre. L’amour de la différence et de la diversité culturelle. Et enfin, l’amour de la nature et de notre planète.
Il nous promet que le pouvoir d’un peuple uni peut faire changer les choses. Que les décisions gouvernementales peuvent être «renversées» si l’égocentrisme est mis de côté. À la veille de la Marche pour le climat qui a eu lieu ce vendredi 27 septembre, j’ai envie de croire que son message est entendu et qu’il portera ses fruits…
Pour la générosité du multi-instrumentiste et de ses acolytes
Xavier Rudd nous a offert un concert d’une durée d’environ deux heures, incluant le rappel. Bien entendu, la chanson vedette de son dernier album, «Storm Boy», était au programme. Le public connaissait les paroles par cœur et il ne s’est pas fait prier pour accompagner le chanteur australien. La pièce la plus attendue de cet album, «Walk Away» (parue en tant que single), a soulevé le public qui n’en finissait plus d’applaudir et de hurler sa joie.
L’artiste a interprété des chansons provenant de ses autres albums. Je pense entre autres à «Come Let Go», que l’on retrouve sur White Moth, et à «Creancient» de l’album Nanna, paru en 2015. Xavier Rudd a également offert une prestation éblouissante de «Nanna», ma chanson favorite sur cet opus.
Le disque Spirit Bird, paru en 2012, a été mis à l’honneur avec une merveilleuse interprétation de sa chanson titre. «Follow the Sun» a aussi été porteur d’un bel engouement de la foule. Mais, de cet album, j’ai particulièrement adoré «Lioness Eye», qui apportait une ambiance sonore plus lourde, presque métallique, et des éléments visuels différents du reste du concert. Je pense à l’image du lion projeté sur un fond d’étoiles, en arrière-scène, pendant que Xavier Rudd s’exécute simultanément à la voix, à la batterie et au double didgeridoo. C’était impressionnant!
Pour une qualité sonore et visuelle hors du commun
Dans un autre ordre d’idée, j’ai particulièrement apprécié le travail technique qui a été réalisé dans le cadre de cette tournée. Les éclairages aux couleurs vives, utilisant toute la palette de l’arc-en-ciel, servent souvent à mettre de l’avant un élément particulier du spectacle. Il n’y a pas surabondance d’éclairage. Le message véhiculé par l’artiste se trouve ainsi, selon moi, mis de l’avant en toute simplicité. Son impact est plus grand auprès de la foule, puisqu’elle ne se retrouve pas hypnotisée par les flashs lumineux ou obnubilée par des images projetées sur grand écran.
Il est aussi pertinent de dire que la qualité sonore de ce spectacle était fabuleuse! L’une des meilleures de tous les concerts auxquels j’ai assisté. Les paroles des chansons et les discours étaient clairement audibles et les sons graves du didgeridoo et de la bass faisaient vibrer allègrement les murs de la salle de spectacle, sans entraver les notes plus aiguës.
Jeudi soir, Xavier Rudd m’a fait voyager vers les eaux du Pacifique grâce à sa voix unique et à ses arrangements musicaux de style reggae. Ça sentait le surf, la chaleur et le soleil à plein nez dans la salle bondée du MTELUS!
Je repense encore, la tête sur l’oreiller, à cette communion extraordinaire de l’artiste avec son public. À ce message d’espoir que Xavier Rudd véhicule partout à travers le monde, au bonheur qu’il transmet, et à l’amour qu’il porte au genre humain. Toutes ces raisons sont bonnes pour découvrir ou redécouvrir cet artiste qui a su élever mon âme jusque dans les nuages.
L'avis
de la rédaction