Tony Visconti, l'invité spécial de Rebecca Makonnen à la Société des Arts Technologiques (SAT): quarante ans plus tard et toujours passionné – Bible urbaine

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Tony Visconti, l’invité spécial de Rebecca Makonnen à la Société des Arts Technologiques (SAT): quarante ans plus tard et toujours passionné

Tony Visconti, l’invité spécial de Rebecca Makonnen à la Société des Arts Technologiques (SAT): quarante ans plus tard et toujours passionné

Publié le 29 septembre 2013 par Isabelle Lareau

Tony Visconti est le producteur-réalisateur de plusieurs albums qui ont marqué l’histoire de la musique. Il a travaillé avec des musiciens qui sont devenus des légendes tels que T. Rex, David Bowie et Thin Lizzy. Dans le cadre de Pop Montreal, Bonsound Concerts nous a offert une discussion avec l’homme derrière la trilogie berlinoise. L’animatrice Rebecca Makonnen a même permis au public d’avoir la chance de poser des questions à l’invité spécial.

Enfant unique ayant un talent précoce pour la musique, ses parents l’encouragent et lui offre son premier instrument à cinq ans, un ukulélé. Il apprend aussi à jouer du violon, de la guitare ainsi qu’une basse.

Son ambition première était de devenir le prochain Elvis, mais il découvre, en écoutant ses vinyles, qu’il est davantage fasciné par le son rébarbatif et l’écho, mais plus spécialement sur la question suivante: comment on crée de tels effets? À vingt-deux ans, il déménage à Londres et commence sa carrière en tant qu’assistant-ingénieur du son.

À propos de son succès, il a expliqué qu’il a eu la chance d’être au bon endroit au bon moment, que sa rencontre décisive avec son mentor Denny Cordell (producteur britannique de renom) ne serait peut-être pas arrivée s’il était né au Kansas.

Mais il a maintenu le fait indéniable que les occasions ne se présentent pas d’elles-mêmes, que pour réussir il faut savoir se faire connaître des gens. D’ailleurs, il a affirmé avoir travaillé très fort puisqu’il ne voulait absolument pas décevoir Cordell, ce dernier ayant payé son billet d’avion pour qu’il puisse s’établir en Grande-Bretagne.

Quelques anecdotes savoureuses de l’entretien:

1- À la question qu’est-ce qui caractérise le son Visconti, il répond tout bonnement «La basse, parce que les femmes aiment ça.»

2- Ce qu’il pense du fait que Bowie n’ait jamais remporté de Grammy: «C’est incroyable, et pourtant Lady Gaga en a gagné.»

3- Un membre de l’audience a demandé ce qu’il avait pensé de la reprise de Nirvana de la chanson «The Man Who Sold The World». Tony Visconti a dit qu’il avait été très flatté, que c’était le meilleur hommage possible. Il a avoué qu’il adore Nirvana, qu’il a toujours cru que c’était le groupe qui allait sauver la musique. Mais, malheureusement, il s’est donné la mort.

4- La maxime qu’il préconise lorsqu’il est en studio, tant pour lui que pour les musiciens avec lesquels il travaille: «Cet enregistrement va nous survivre». Il se donne comme objectif de réaliser un album en fonction des artistes avec lesquels il travaille, il se demande ce qu’eux feraient s’ils avaient ses habiletés de producteur.

5- Un de ses grands regrets est de ne pas avoir pu être en studio lorsque Bowie et John Lennon ont enregistré «Fame».

6- Interrogé au sujet de l’album de Band On The Run de Paul McCartney & Wings: «J’ai finalement eu mon crédit pour mon travail d’orchestration, mais vingt-cinq ans après, c’est tellement frustrant.»

7- À propos des Rita Mitsouko: «Cela faisait trois jours que je travaillais avec eux quand je les ai vus plier bagage. Je leur demande pourquoi, ils me disent que c’est parce que je ne les aime pas. Je leur réponds que je les adore. Ils rétorquent: mais tu ne prends jamais ton lunch avec nous! J’étais au régime, alors je passais mon heure de repas seul dans mon bureau… Différence culturelle.»   

Ce fut, au final, une très belle soirée. Son parcours est impressionnant, mais l’écouter en parler l’est tout autant. Ce musicien-arrangeur-producteur a encore la flamme et il prend un plaisir évident à nous partager sa passion.

Pour ceux qui veulent en savoir davantage; Tony Visconti: the Autobiography: Bowie, Bolan and the Brooklyn Boy, est disponible aux éditions Harper Collins en 2007.

Crédit photo: Société des Arts Technologiques

Écrit par: Isabelle Lareau

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