SortiesCirque
Crédit photo : Mark Lee
Attention! Ici, aucun décor extravagant – juste un lustre suspendu comme seul point de mire – et aucune trame sonore cinématographique: on mise plutôt sur l’excellence et l’originalité des numéros qui nous sont présentés.
Après avoir été habituée aux impressionnants visuels des grandes troupes, il est bon de se rappeler que le cirque, c’est aussi ça: des artistes qui s’exposent dans toute leur vulnérabilité avec leur numéro acrobatique comme seul costume.
Professionnalisme et originalité
Une fois bien assise dans la salle de la TOHU, j’ai eu devant les yeux une scène circulaire, en 360 donc, deux maîtres de cérémonie plutôt rigolos (Amélie et Anthony Vénisse de leurs petits noms), un saxophoniste (Quentin Marotine), et une promesse de neuf numéros à découvrir… que le spectacle commence!
Et quels numéros! Parlons-en. La première performance, présentée par le Français Guillaume Karpowiczm, mettait en scène l’art du diabolo, un instrument de jonglerie. Complètement impressionnant, l’artiste a repoussé les limites du possible, avec une mise en scène pour le moins épurée: juste un costume bien choisi et l’instrument en question!
Voilà une approche simple mais théâtrale qui m’a plongée dans un univers hypnotisant. La justesse de la musique et la rythmique de son numéro démontrait un certain niveau de professionnalisme. L’artiste maniait son instrument avec une originalité calculée qui a d’ailleurs provoqué plusieurs exclamations d’émerveillement de la part de certains spectateurs.
Ce numéro d’introduction a été ensuite remplacé par un numéro de mât aérien mené par l’acrobate Denis Degtyarev, qui a réussi à me transporter dans un univers flottant, c’est le cas de le dire, l’ensemble supporté par une musique éthérée et une grâce masculine. Voilà que la force de la gravité perdait tout son sens!
Mes «Coups de coeur» personnels
J’ai vite compris que le spectacle Coups de coeur portait bien son nom. Mais afin de ne pas vous dévoiler toutes les subtilités magiques de cet évènement, je vous propose, pour la suite de cet article, un résumé de mes coups de coeur, question de juste vous donner l’eau à la bouche sans tout vous dévoiler!
J’ai été émerveillée devant le numéro de Kyle Cragle, de son nom de scène Scarlett. Une performance où la sensualité de la drag queen flirtait avec la puissance de l’équilibre sur main et la finesse de la contorsion. J’ai été complètement sous le charme de ce suave mélange de souplesse, de féminité et de force physique hallucinante. Le masculin se mêlant au féminin sous le couvercle d’un costume aux paillettes rouges… hors-norme et plutôt jouissif!
Je suis aussi restée bouche bée devant les exploits des cinq acrobates des Productions Kalabanté. Originaire de Guinée, cette troupe d’artistes nous a présenté une série de prouesses pour le moins électrisantes. Pyramides humaines, sauts acrobatiques et danse africaine se côtoyaient afin de faire danser ma définition du mot cirque.
Puis, à la toute fin du spectacle, j’ai été subjuguée devant le numéro de Roue Cyr, présenté par Angelica Bongiovonni. Originaire de Los Angeles, l’Américaine a dévoilé son talent grâce à un numéro sensible et délicat où on a carrément eu l’impression de la voir s’envoler. Attitude angélique sur scène, d’une extrême douceur et présente à la fois, elle a clôt tout en féminité et en poésie cette série de numéros de haut calibre.
Je dois toutefois l’admettre, je suis restée sur ma faim avec l’animation que j’ai au final trouvée un peu infantilisante par moments. De plus, malgré le talent certain du saxophoniste, j’aurais opté pour une musicalité, peut-être plus dynamique que celle qui nous a été présentée.
Sachez que vous avez encore une semaine afin de vous rendre à la TOHU pour vous laisser émerveiller devant cette bande d’artistes qui repoussent les limites du corps humain et qui dessinent un imaginaire qui défait sans aucun doute la grisaille de février. Nous vous recommandons d’enfiler votre cache-cou et d’y courir!
«Coups de coeur 2019-2020» à la TOHU en images
Par Matthew Murphy, Benoit Z. Leroux, Leela Masuret, VINTiSET.net, Eva Berten et Fernando Monaco
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de la rédaction