Tire le coyote et Chantal Archambault à L'Astral: comme au coin d'un feu – Bible urbaine

SortiesConcerts

Tire le coyote et Chantal Archambault à L’Astral: comme au coin d’un feu

Tire le coyote et Chantal Archambault à L’Astral: comme au coin d’un feu

Publié le 23 juin 2013 par Sophie Boileau

Le folk était à l’honneur pour cette dernière soirée des FrancoFolies de Montréal à L’Astral. Un concert dans un esprit de convivialité où non seulement la chanson a été à l’honneur, mais aussi les rires et quelques petites maladresses. Outre le style musical, les deux invités d’hier soir ont comme point commun d’avoir travaillé avec Dany Placard pour la réalisation de leurs albums. Un choix de jumelage qui va de soit pour Tire le coyote et Chantal Archambault.

C’est Tire le Coyote a ouvert le bal en début de soirée. Le groupe de Québec, piloté par Benoit Pinette, nous a présenté en grande partie son deuxième album, Mitan, paru en janvier. Il y avait une ambiance de boîte à chansons. Le coyote nous présentait ces pièces le temps de changer d’instruments ou d’accorder ceux-ci. Chantal Archambault l’a rejoint sur scène à trois reprises le temps de chanter «Chanson d’amour en sol standard», «Jésus» et «Berceuse (pour Viviane)». Trois morceaux pour lesquels elle prête aussi sa voix sur l’album.

Les anecdotes ont été nombreuses. On a appris que la pièce «Fanny» parlait d’un cheval et non d’une fille comme la plupart des gens le croyaient. Benoit Pinette a donc mentionné qu’il s’agissait de la chanson la plus «premier degré» qu’il ait écrit. «Chainsaw» a reçu de vives réactions de la salle. Et même si la formule du programme double ne s’y prête habituellement pas, le public a accueilli le groupe avec une telle chaleur qu’il n’a pas eu le choix de revenir faire un rappel.

Ce fut une belle surprise de voir à quel point les spectateurs présents connaissaient autant les chansons de Tire le coyote. L’album acclamé par la critique mais très peu présenté à la radio a visiblement trouvé de nombreuses oreilles pour l’écouter hier soir. La poésie imagée et la voix singulière de Pinette en ont charmé plusieurs. C’est d’ailleurs sur une ovation du public que s’est terminée la première partie du spectacle.

Chantal Archambault Franco Astral Bible UrbaineChantal Archambault: de la sincérité et de l’auto-dérision

C’est accompagnée de ses musiciens habituels que l’Abitibienne d’origine est montée sur scène. Dany Placard, son complice des débuts, Michel-Olivier Gasse à la basse, Guillaume Bourque à la guitare et à la pedal steel et Gabriel Lemieux Maillé à la batterie. Une franche camaraderie se dégage de leur relation. Ils ont non seulement participé à l’album Les élans, mais partagent aussi la scène avec elle depuis un moment déjà et ça se sent.

Le dernier opus de l’auteure-compositrice-interprète a été en vedette. Les douces mélodies de «Les élans», «Toucher les cèdres», «Les vivaces» et «Les ébats» ont capté l’attention du public. Encore une fois, on a eu droit à de beaux moments acoustiques. Visiblement, cela semble être une tendance, mais ce n’est pas pour nous déplaire. Chantal a osé nous présenter une nouvelle chanson. Seule à la guitare, elle a eu quelques difficultés à se souvenir des accords et des paroles, mais son approche sans prétention et la nervosité de cette dernière ont amusé et charmé les spectateurs.

Ses musiciens se sont aussi un peu moqués d’elle lors de ses quelques blancs de mémoire ou lorsqu’elle accordait sa guitare. «L’ivresse» n’était pas seulement le titre d’une de ses chansons, elle était aussi dans l’air, tant dans la fébrilité de faire un concert que dans l’alcool bu avec modération avant et pendant le spectacle. D’ailleurs, l’humidité a été le principal trouble-fête, car les instruments ont dû être accordés à plusieurs reprises, troublant un peu la fluidité de la prestation.

Étonnamment, le public était un peu plus timide face à la présence de Chantal Archambault. Quelques chaises se sont vidées à l’entracte. Était-ce pour assister au spectacle de Roch Voisine qui se déroulait sur la Place des festivals? Difficile de le dire. Les applaudissements étaient beaucoup moins sentis à la fin que lors du spectacle de Tire le coyote. On peu donc conclure que les vrais fans de la chanteuse rousse étaient peut-être absents ce soir. Cela ne l’a pas empêchée de revenir sur scène aux côtés de Tire le coyote pour nous offrir d’autres chansons acoustiques. Les deux artistes ont profité de l’occasion pour rendre leur interprétation de chansons qu’ils aiment bien. On a donc eu droit à «Walkie-Talkie» d’Avec pas d’casque et à une reprise de Michel Rivard.

Chantal Archambault a une belle candeur. Malgré quelques erreurs de sa part, son naturel l’emporte sur sa maladresse et elle le prend tellement en riant que l’on ne peut lui en tenir rigueur. Cela donne des airs improvisés, tellement que l’on se croirait au coin d’un feu. Ses chansons sont livrées avec cœur et son interprétation d’une grande sincérité nous touche profondément.

Chantal Archambault sera en tournée tout l’été et on pourra la voir à nouveau aux côtés de Tire le coyote pour le série du Roseq. Pour connaître les dates de spectacles de Chantal Archambault et Tire le coyote, visiter leur site web respectif.

Appréciation: ***1/2

Crédit photo: Martin Bureau et Sarah Marcotte-Boislard

Écrit par: Sophie Boileau

Vos commentaires

Revenir au début