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Crédit photo : Marie-Eve Linck
En première partie, on a d’abord retrouvé I.D.A.L.G., connu auparavant sous le nom de «Il danse avec les genoux», un groupe montréalais qui donne dans le rock garage aux accents psychédéliques, le tout en français. Ils ont connu un certain succès sur les radios indépendantes et étudiantes, il n’était donc pas surprenant de voir une salle presque pleine lors de leur prestation. Le sextuor se débrouille fort bien sur scène, offrant une performance dynamique et exécutant bien une musique qui n’est pas des plus originales, mais qui est certes très bien faite.
Ensuite, on a eu droit au dernier spectacle de la tournée du groupe Les Marinellis, grands représentants du rock garage québécois depuis quelques années déjà. Leur chanteur, le toujours très coloré Cedric Marinelli, est arrivé sur scène vêtu de doré et arborant une superbe perruque blonde coupe bob. Nul doute, c’est le showman du groupe, même s’il semblait plus tranquille sur scène, hier, qu’il ne l’a déjà démontré par le passé.
C’est sous un éclairage souvent psychédélique que Les Marinellis ont joué leur rock garage parfois un peu croche, tantôt plus léché, qui oscille entre le bon vieux rock ’n’ roll aux guitares sales, mais aux mélodies évoquant par moments les groupes pop un peu «kétaines» des années 60. Les premières parties constituaient une bonne intro, énergique mais plus tranquille musicalement que le punk rock garage qui allait suivre.
Ainsi, la foule s’entassait dans la salle où flottaient des odeurs botaniques, disons, alors que Thee Oh Sees sont enfin arrivés et ont pris un bon 15 à 20 minutes, sur scène, avant leur spectacle, pour faire leur soundcheck… Assez ordinaire! Le chanteur s’est ensuite excusé en prenant le soin de dire qu’ils n’ont pas pu le faire avant à cause des french bands…
D’ailleurs, pendant l’entracte, il nous a été donné d’entendre dans la foule un ami du groupe dire «Dwyer (le chanteur) est très irrité, tout ça à cause des «fucking french bands». Merveilleux. On ne sait pas ce qui s’est passé, mais habituellement, un test de son, ça ne se fait pas à 21h alors qu’on joue à 22h30 et qu’il y a des premières parties… Bref. Dans tous les cas, le French bashing n’était pas nécessaire.
Parlons musique maintenant. Thee Oh Sees est un band qui existe depuis 1997, et qui a maintes fois changé de nom, ainsi que la composition de la formation, sauf pour John Dwyer, le principal auteur-compositeur, lequel est également chanteur et guitariste. Leur musique est un mélange de rock ’n’ roll garage, avec des accents punk, parfois post-punk et souvent rock psychédélique. Dans certaines pièces, le son passe du punk au psychédélique pour revenir au punk.
Étrange, mais ça fonctionne assez bien.
Ce qui ressort sur scène, ce sont les deux batteries, placées côte à côte au centre, à l’avant-scène, et le synchronisme avec lequel jouent les deux batteurs. Impressionnant! C’est ce qui fait le show, peut-être parce que les deux batteries sont mises à l’avant-plan et prennent toute la place, car sinon les musiciens bougent peu et la prestation reste très sage pour du punk. En fait, le concert était plus dans la salle, avec les nombreuses personnes qui se jetaient de la scène pour bodysurfer. Et fait plutôt rare, c’étaient surtout des filles qui se lançaient dans la foule… You go girls!!!
En bref, un spectacle musicalement intéressant à certains égards, mais qui manquait un peu d’âme sur scène. Les musiciens de Thee Oh Sees ayant l’air d’être venus faire leur shift, sans rappel, pour vite rentrer après ce qui était peut-être pour eux une mauvaise soirée.
Maudit french bands.
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de la rédaction