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Crédit photo : www.thedears.org
Voilà un temps qu’on n’avait pas entendu ce groupe montréalais qui roule sa bosse depuis déjà 20 ans. Au fil du temps, des membres ont quitté la formation et d’autres s’y sont joint, des changements souvent inévitables lorsqu’on traverse ainsi le temps. Une chose est sûre, Murray A. Lightburn et Natalia Yanchak, couple sur scène comme dans la vie, forment sans contredit ce lien indissoluble et étranger aux années qui passent.
D’ailleurs, le temps est le thème de leur dernier album, Times Infinity Volume One, sorti en septembre dernier. Comme son nom le laisse deviner, son petit frère, Times Infinity Volume Two, verra le jour au début de 2016.
Avant d’avoir le plaisir d’entendre leur nouvelle œuvre, c’est le groupe We Are Monroe qui a réchauffé la salle. Leur musique énergique qui, à l’occasion, rappelait celle de The Killers, a donné des couleurs aux joues à la foule plutôt homogène composée de gens principalement âgés de 30 ans et plus.
C’est un Murray tout à son aise qui a ensuite fait son entrée sur scène de façon informelle, chantant avec entrain la fin de la vieille chanson «Que Sera, Sera» qui jouait dans la salle pour faire patienter les fans. Le groupe a donné le coup d’envoi avec la première chanson du nouvel opus «We Lost Everyting», suivi de «I Used To Pray For the Heavens To Come», qui a fait l’objet d’une vidéo animée touchante. La chimie des musiciens et des deux complices a opéré et les chansons les plus récentes étaient ponctuées de fragments du passé bien choisis.
Les nostalgiques de Gang of Losers, l’album qui demeure le plus populaire du groupe, ont été servis et se sont trémoussés aux premières notes de «Whites Only Party». Les jeux de lumière violet et rouge sang s’harmonisaient parfaitement avec le style romantico-noir de leur musique, ajoutant une touche chaude et tragique à leur prestation.
Murray a été fidèle à lui-même et a offert une performance dynamique et soutenue tout au long du spectacle. Seul bémol: ses yeux sont restés la plupart du temps fermés. Bien que cette intensité introvertie le rendait désarmant durant les mélodies les plus mélancoliques, à la longue, cette même intensité nous empêchait d’accéder au chanteur.
Des problèmes d’interférence ont fait grincer des dents lors de certaines pièces. On peinait aussi à entendre la douce voix de Natalia qui était souvent enterrée par les autres instruments. Dans «Onward et Downward» où elle chante seule, il fallait pratiquement s’avancer pour arriver à comprendre toutes les paroles dont la charge émotive méritait qu’on les saisisse pleinement.
Pour le rappel, Murray est revenu en solo sur scène avec sa guitare acoustique et a rendu une version magique de «There Goes My Outfit», magie que tous n’étaient pas prêts à vivre si on se fie aux nombreux «Chut!» (et à un «Vos gueules») adressés à des indisciplinés bruyants dans le fond de la salle. Ses complices l’ont ensuite rejoint pour deux autres chansons, dont la dernière et très attendue «22:The Death of All the Romance», qui a clôturé le spectacle de façon brillante.
La formation The Dears a indéniablement mis la table pour son prochain album et donne envie de s’inviter en 2016 lorsqu’ils réapparaîtront pour le présenter.
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de la rédaction