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Crédit photo : Georgina Lanfranchi
Évoluant sur la scène internationale depuis 1988, le groupe, qu’on surnomme aussi Aussie Floyd, s’est arrêté à la Place des Arts pour la première fois, eux ayant été des habitués du Centre Bell durant plusieurs années, pour partager avec son public leur éternelle ode au groupe original qu’ils honorent tant. Quelques minutes de retard ont suffi à la foule pour qu’elle se rallie derrière une vague d’applaudissements et de cris lorsque les membres sont montés sur scène. Entamant «Speak to Me», la première pièce du mythique album The Dark Side of the Moon, originalement paru en 1973, la soirée s’annonçait bonne sous un prisme éclatant.
Puisque leur prestation consistait principalement à rendre grâce à cet album phare du groupe original, il fallait s’attendre à se délecter de chacune des pièces de celui-ci, et ce, dans l’ordre qu’elles sont sur l’opus mère. C’est ainsi que le public, attentif et plus silencieux que réactif malgré quelques signes d’excitation, a pu se laisser bercer par «Breathe», «Time», «Money» et «Us and Them», qui a d’ailleurs suscité un bel intérêt. «The Great Gig in the Sky», jouée principalement par trois choristes fortes de six ans d’expérience au sein du groupe, a été un moment phare du spectacle. Les prouesses vocales d’Emili Lynne, de Lara Smiles et de Lorelei McBroom ont laissé le public avec une profonde chair de poule.
La similitude de la tonalité de la voix de Chris Barnes, qui évolue en tant que chanteur principal du groupe depuis 2015, a certainement joué un rôle important dans l’immersion totale de la foule. On y croyait presque; le stade de 1994 n’était pas loin. Un bémol s’est toutefois glissé au début de la soirée et n’a pas décollé de toute la prestation: il manquait d’homogénéité entre les membres du groupe et, malgré leur grand talent à chacun, il n’en restait pas moins qu’on aurait dit qu’ils venaient de se rencontrer dix minutes avant le spectacle. De quoi laisser la scène froide jusqu’à la fin.
Faisant suite à un court entracte et ayant complété l’intégralité de l’album sous le regard attentif de la salle, la formation australienne s’est permis de revisiter quelques pièces prises ici et là sur différents albums de Pink Floyd, dont «Shine On You Crazy Diamond», «Sheep» et «Keep Talking». C’est toutefois «Wish You Were Here», probablement l’œuvre la plus connue, qui s’est démarquée. Comme à l’habitude, les fameux et puissants lasers verts étaient de la partie, réagissant au rythme de la pièce. Il a aussi été possible de voir leurs habituels personnages gonflables. On y aurait vu que du feu s’il n’avait pas été possible d’apercevoir le technicien de scène avoir presque l’air concentré à tirer les ficelles de l’un d’eux pendant «Another Brick in the Wall».
Somme toute, la soirée fut agréable, le son était particulièrement clair et enveloppant dans cette nouvelle salle pour les membres du groupe, mais il y a un morceau de casse-tête qui manquait au jeu. C’était facile de ressentir ce vent froid planant tout au long de leur prestation tel une maison mal isolée. Est-ce dû au changement de la constitution du groupe, une mauvaise soirée la veille ou un dîné qui a mal passé?
Personne ne pourra réellement mettre le doigt dessus, mais pour les fans, le tout a certainement passé comme dans du beurre. La suite est intrigante à savoir si le groupe saura évoluer dans la bonne direction encore longtemps.
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Par Georgina Lanfranchi
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