The Afghan Whigs au Théâtre Corona Virgin Mobile – Bible urbaine

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The Afghan Whigs au Théâtre Corona Virgin Mobile

The Afghan Whigs au Théâtre Corona Virgin Mobile

Un rêve inespéré devenu réalité

Publié le 6 septembre 2014 par Isabelle Lareau

Crédit photo : Corentin Hignoul

C’est hier soir qu’avait lieu le retour inattendu du groupe The Afghan Whigs au Théâtre Corona Virgin Mobile. Après une absence de seize ans, sous cette domination du moins, la formation a lancé un nouveau disque en avril dernier, Do to the Beast, et celui-ci a été fort apprécié par les admirateurs et les critiques. Greg Dulli et ses acolytes ont par la suite entrepris une tournée mondiale afin de promouvoir cet album.

The Afghan Whigs a débuté la soirée en force avec le titre «Parked Outside», qu’ils ont joué avec aplomb et fougue, suivit de l’excellente et très groovy «Matamoros», ce qui a ravi le public. Par la suite, la formation a interprété de façon agressive les succès «Fountain and Fairfax» et «Going to Town».

Celle-ci a enchaîné avec l’une des nouvelles chansons, «The Lottery», qui est spécialement rock. Le public connaissait visiblement les nouvelles chansons, car dès les premières notes, celui-ci démontrait immédiatement son excitation.

Parfois, on peut éprouver certaines appréhensions à l’idée de voir en spectacle un groupe qui a un tel historique derrière lui, que ce soit à cause de sa vaste discographie, ou encore parce qu’il a atteint le statut de «culte» auprès des fans. On se demande, avec raison, si la formation en question saura harmoniser le nouveau matériel et les anciennes chansons, et ce, sans aliéner les admirateurs de la première heure.

En ce qui concerne The Afghan Whigs, la transition ne saurait être mieux réussie. Les spectateurs ont démontré autant d’enthousiasme pour les classiques tels que «Gentlemen» ou encore «Debonair» que pour les extraits récents comme «Algiers» et «Lost in the Woods».

Les musiciens (ils étaient six sur la scène, dont deux guitaristes) étaient très efficaces et Greg Dulli était en excellente forme; il a chanté avec beaucoup d’émotions, d’intensité et de conviction, ce qui résonnait parfaitement avec la nature des paroles. Le seul petit accroc est au niveau de la voix du chanteur; elle n’était pas constante et, par moments, elle sonnait quelque peu éraillée.

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Dulli a conversé avec le public et a échangé une véritable connexion par le biais de regards engageants. Pendant quelques chansons, il a mis sa guitare de côté afin de mieux s’approprier la scène et de se rapprocher de son audience. Les autres musiciens étaient plus réservés.

Il y a eu plusieurs moments d’une grande beauté, dont l’exquise «When We Two Parted», qui fut teintée d’une intensité magique.

Le groupe a tenté de tirer sa révérence après une version allongée et théâtrale de «Lost in the Woods». Pour cette chanson, le chanteur avait délaissé sa guitare afin de s’attaquer au tambour mis à sa disposition, ce qui a ajouté au caractère singulier de la pièce. La conclusion quasi a capella fut particulièrement saisissante. Mais la foule a insisté et a même martelé le sol, afin de bénéficier d’un rappel, ce que la formation a eu l’obligeance de faire. Les spectateurs ont pu entendre une version accélérée de «Somethin’ Hot», la puissante «My Enemy», qui a vraiment plu, ainsi que la superbe «Faded», qui a ébloui le public.

The Afghan Whigs a su envoûter l’audience, qui, il faut bien le dire, se considérait privilégiée d’avoir la chance de voir sur scène un groupe qui semblait s’être éteint. Les 360 spectateurs présents ont définitivement vibré au son de ce groupe si unique. L’énergie communicative de Dulli, son charme intrinsèque et sa passion ont contribué à rendre cette soirée des plus mémorables. Il ne reste qu’à espérer que The Afghan Whigs seront de retour à Montréal dans un proche avenir.

Joseph Arthur

La première partie était assurée par le musicien et artiste-peintre Joseph Arthur. Seul sur scène, il avait sa guitare, ses partitions enregistrées au préalable, sa machine à effets spéciaux et échantillonnages ainsi que quatre toiles et un canevas, posé sur un chevalet. Par ailleurs, on pouvait voir défiler sur la toile vierge différentes images. Pendant le concert, Arthur a créé une peinture, et ce, sans cesser de chanter. Il a joué six chansons, dont quelques extraits de son dernier opus, The Ballad of Boogie Christ, tels que la pièce homonyme et «I Used to Know How to Walk on Water».

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L'avis


de la rédaction

Grille des chansons

1. Parked Outside

2. Matamoros

3. Fountain and Fairfax

4. Going to Town

5. The Lottery

6. When We Two Parted / Over My Dead Body (reprise de Drake)

7. Debonair

8. Algiers

9. Royal Cream

10. I Am Fire

11. Gentlemen

12. It Kills

13. On the Corner (du groupe The Twilight Singers, dont fait partie Greg Dulli)

14. John The Baptist

15. Lost in the Woods

Rappel

16. Somethin' Hot

17. My Enemy

18. Across the 110th Street (reprise de Bobby Womack) / Faded

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