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Crédit photo : MBAM
Il n’y a pas cent manières de présenter une rétrospective de la carrière et des œuvres d’un artiste. Dans ce cas-ci, de deux artistes. Le Musée des beaux-arts de Montréal, dans le cadre de la 2e édition de la Biennale internationale d’art numérique, a choisi de faire parcourir le regardeur avec une ligne du temps. Cette dernière débute en 1982 et se termine tout juste en 2014. Pour chaque année présentée, (quelques unes ne figurent pas sur cette ligne) le titre de l’œuvre tout comme une courte description accompagne les deux photographies encadrées des images de la performance. Un écran est aussi à la disposition du visiteur qui peut décrocher les écouteurs et entrer dans l’œuvre filmée.
L’œuvre qui ouvre le parcours chronologique, Le tympan de la cantatrice, s’avère la première performance de Michel Lemieux «dans laquelle la frontière entre l’humain et l’objet est remise en question», peut-on lire sur le descriptif. Le spectateur poursuit son plongeon dans le temps passé et découvre les nombreuses productions des créateurs qui ont exploré des zones de l’expression humaine en mixant leurs spécificités. Avant-gardistes quoi! À noter que c’est durant l’année 1983 que la compagnie Lemieux Pilon 4D Art fut créée.
Tout au long de cette partie de l’exposition, présentée dans deux pièces, nous sommes confinés dans cette rétrospective classique. Le spectateur a droit au support visuel et numérique avec chaque réalisation. Mais cette façon de présenter l’ensemble a l’avantage d’être pédagogique, au détriment peut-être d’une folie créatrice. Peut-être aussi que la production artistique de Lemieux et Pilon, très exploratoire puisque brisant les codes formels sonores, visuels et théâtraux, illustre déjà la belle folie de l’art sans frontières, pour reprendre la formule générale.
En plus de cette ligne du temps, quatre tables présentoirs se trouvent au centre de la pièce retraçant les années 1983 à 2005. Nous y retrouvons des objets reliés aux productions du tandem: scénario, disque, textes, livres et pièces de théâtre adaptées, diapositives, photographies, croquis, etc. D’ailleurs, l’exposition nous rappelle que Lemieux et Pilon ont collaboré avec plusieurs institutions ou industries culturelles, telles que le Cirque du Soleil, le TNM, Starmania Opéra et l’Usine C.
Après l’aventure rétrospective, le spectateur, intrigué par l’entrée sombre d’une autre pièce, celle qui laissait échapper une mixture sonore aux accents fantastiques, s’invitera dans cet environnement en sons et images. Dans cette immense pièce, des projecteurs diffusent des images sur les murs et sur de minces panneaux suspendus au plafond et qui descendent jusqu’au sol. Au menu, des forêts imaginaires, des personnages hors de l’ordinaire se présentent à nous, des portes s’ouvrent virtuellement et des univers irréels nous invitent à pénétrer l’intangible. C’est en fait la partie la plus créative, envoûtante et contemporaine de l’exposition-installation, car le spectateur est désormais en Territoires oniriques.
L’exposition «Territoires oniriques. Trente ans de création scénique» de Michel Lemieux et Victor Pilon est présentée dans le cadre de Biennale internationale d’art numérique 2014 au Musée des beaux-arts de Montréal du 1er au 31 août 2014. Pour toutes informations, veuillez consulter le bianmontreal.ca.
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de la rédaction