Tanuki Project aux Vendredis Nocturnes du Musée d’art contemporain de Montréal: une expérience multisensorielle

Le concept des Vendredis Nocturnes au Musée d’art contemporain de Montréal (MAC) est une formule deux dans un: il vise à faire découvrir un groupe musical d’ici, souvent émergent, tout en offrant une accessibilité à l’art visuel avec une ouverture sur les expositions en cours. Pour cette occasion, la rotonde du hall du MAC a raisonné au son électro du trio montréalais Tanuki Project vendredi dernier, qui sortait cette soirée-là son nouvel album intitulé Far from the City Lights.

Ce groupe aux sonorités électro-rock industrielles lançait son deuxième album après Playground for Everyone, sorti en 2010, qu’ils ont eux-mêmes produit et qui les a menés l’an passé jusqu’à Tokyo, au Japon. Le chant de Nady Tanuki, chanteuse d’origine française, bien présent et puissant, accompagne une musique aux multiples effets numériques composée avec une tablette reproduisant un son de batterie, des séquenceurs musicaux et deux ordinateurs Mac. Derrière leur musique, il y a un souci d’une sonorité bien structurée, avec le son d’une batterie bien présente qui donne ce rythme claquant propre à leurs compositions.

Leur présence sur scène, mêlée à des projections projetées à l’arrière-plan, entrainait le public dans un univers noir et blanc aux effets stroboscopiques, apportant simultanément aux chansons un aspect visuel léché aux allures douces, veloutées et ténébreuses. C’est donc dans cette ambiance, qui rappelait à certains égards l’éclat et l’univers de la musique métal industriel, que le trio a joué en grande partie les pièces de son nouvel album, incluant le temps d’une chanson une collaboration avec un chanteur hip-hop. Le mélange des genres se combinait harmonieusement avec le chant en arrière-plan de Nady.

L’acoustique du hall du MAC n’était malheureusement pas adaptée pour un spectacle comme celui-ci. En effet, la projection du son semblait incontrôlée et allait dans tous les sens, ce qui ne permettait pas de mettre en valeur leur résonance rock industrielle. La voix de la chanteuse était enterrée par cette confusion des fréquences sonores et elle s’est même permis d’en faire un commentaire après quelques chansons.

Au même moment, les portes des trois expositions en cours (La question de l’abstraction et les deux nouvelles de Pierre Dorion et Janet Biggs) étaient ouvertes pour faire vivre au public une expérience multisensorielle. Les Vendredis Nocturnes sont une autre façon de découvrir les expositions temporaires et permanentes du MAC en invitant chaque premier vendredi du mois un groupe de musique live pour un 5 à 9 qui permet de débuter de manière originale la fin de semaine.

Appréciation: ***

Crédit photo: Éric Dumais

Écrit par: Caroline Lévesque