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Crédit photo : Shawn Bennett
Cette troisième création de la série «Hommage», imaginée et produite par 45 Degrees, la compagnie des évènements et des projets spéciaux du Cirque du Soleil, en a mis plein la vue aux spectateurs venus assister à cet hommage de Luc Plamondon, cet immense parolier québécois. Sous la direction créative et artistique de Daniel Fortin, ce spectacle grandiose de 75 minutes réunit 29 artistes, dans une mise en scène impeccable de Jean-Guy Legault et une excellente direction musicale de Jean-Phi Goncalves.
Le spectacle s’ouvre avec un pastiche de Luc Plamondon habillé en Amadeus. Évoluant dans un univers d’opéra-punk-rock baroque aux allures de parc Belmont désaffecté, ce maestro excentrique s’attache à une muse automate aphone, Lolita, à qui il tente de redonner la voix. Tout au long du spectacle, elle deviendra celle qui donnera corps et âme à sa musique, aux paroles de Plamondon. Toutes les chansons, fixées sur bande sonore, sont interprétées par de multiples chanteuses, pendant que les acrobates du Cirque du Soleil exécutent des numéros tous plus impressionnants et audacieux les uns que les autres…
La première chanson, «Le parc Belmont», est interprétée par Martha Wainwright et illustrée par une vingtaine d’acrobates, sur corde lisse et carrousel. S’ensuivent «Monopolis» et «Oxygène», respectivement interprétées par Milk & Bone et Betty Bonifassi, et chorégraphiées par tous les artistes, dans une marche inversée, un cortège automate et des spiderweb élastiques. Ces trois numéros ont servi de mise en bouche pour ce qui sera un véritable moment d’émotion en la chanson «Le monde est stone», interprétée par BEYRIES, où un duo de sangles, réalisé par les acrobates Iryna Galenchyk et Dmytro Turkeiev, mettra aux spectateurs des larmes aux yeux et génèrera une salve spontanée d’applaudissements.
Dès lors, les 3 500 spectateurs de l’Amphithéâtre Cogeco, rempli à plein rendement, sont rivés à leur siège, les yeux grands ouverts, et transportés par un feu d’artifice ininterrompu de numéros exaltants et prodigieux. Impossible de reprendre son souffle. Les numéros s’enchaînent, se déploient, tous plus extraordinaires les uns que les autres, et nous laissent, éberlués, enfoncés dans nos sièges, la bouche ouverte… Nous ne savons plus où donner du regard et des applaudissements. Ces derniers naissent, spontanément, au fil des acrobaties périlleuses ou émouvantes. La salle est conquise.
Suivent «Lili voulait danser» (La Bronze), Ma mère chantait (Marie-Pierre Arthur) et «L’Ile aux mimosas» (Klô Pelgag) où, entre autres, une acrobate portant une magnifique robe auréolée d’ampoules électriques, effectue une danse murale, à 90 degrés. Puis, un medley, réunissant les chansons de plusieurs compositeurs, offre un moment ludique, sur le carrousel.
Tout au long du spectacle, le personnage de Plamondon s’illustre de différentes façons. Parfois, il enlève sa perruque, pour devenir un simple chanteur ou un acrobate, et parfois, il devient l’animateur qui fait chanter la foule. Ainsi, c’est avec une joie non feinte que les spectateurs ont pu accompagner Marie-Pierre Arthur sur «Ma mère chantait toujours». Beau moment d’émotion que cette foule chantant en chœur, accompagnée par une acrobate illuminée de mille feux et dansant dans les airs…
Le spectacle se poursuit avec «Je danse dans ma tête» (Marie-Mai), «Call Girl» (Valérie Carpentier), «Tiens-toi ben, j’arrive!» (Catherine Major), «Le blues du businessman» (Safia Nolin), «Les sans-papiers» (Marie-Josée Lord), «S.O.S. d’un terrien en détresse» (Ariane Moffatt) et «Le monde est fou» par Gabrielle Shonk.
Enfin, la finale, «L’hymne à la beauté du monde», interprétée par la grande Diane Dufresne, a conclu le spectacle dans un très fort moment d’émotion. On a fait monter Luc Plamondon sur l’estrade, et tous les spectateurs debout lui ont offert une très longue ovation, pendant que tous les artistes saluaient en chantant «Ne tuez pas la beauté du monde». Luc Plamondon, visiblement très ému, adressait ses gestes de remerciements et d’amour à la foule.
C’est assurément l’un des meilleurs spectacles de l’année. Courez-y!
«Stone, hommage à Plamondon» est présenté à l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières jusqu’au 19 août 2017.
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Par Shawn Bennett
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