Spectacle-lancement de l'album «Punkt» de Pierre Lapointe au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts: défi relevé – Bible urbaine

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Spectacle-lancement de l’album «Punkt» de Pierre Lapointe au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts: défi relevé

Spectacle-lancement de l’album «Punkt» de Pierre Lapointe au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts: défi relevé

Publié le 27 février 2013 par Laurence Lebel

Alors que l’album était fraîchement arrivé sur les tablettes le matin même, voilà que Pierre Lapointe présentait un spectacle à grand déploiement avec pas moins d’une trentaine de musiciens et d’invités surprises. L’homme, aussi bon interprète qu’entertainer, a cassé ses nouvelles compositions devant une salle pleine à craquer et déjà conquise.

Ce n’est pas moins que 31 chansons qui attendaient le public, fébrile et excité à l’idée d’entendre Punkt dans son intégralité pour la première fois. L’expérience était nettement plus enrichissante pour ceux et celles qui, malgré la sortie récente de l’opus, n’avaient pas encore entendu une seule note.

Au lever du rideau, voilà qu’il y avait une trentaine de musiciens avec leurs trompettes, violons, batteries, synthétiseurs et autres bidules musicaux. Quelques choristes étaient bien installées en fond de scène et un énorme piano était disposé à l’avant-scène. Les musiciens ont démarré la machine avec l’introduction éclatée de Punkt, «N20», pour ensuite faire place au maître de la soirée, qui est arrivé sous une salve d’applaudissements.

Fidèle à lui-même et avec toute la dose d’humour qu’on lui connaît, Pierre Lapointe a lancé quelques bonnes blagues et remarques durant la soirée. Celui qui s’est tout d’abord fait connaître pour son humour condescendant et irrévérencieux n’en a pas manqué une hier pour nous rappeler à quel point nous étions chanceux d’assister à une soirée comme celle-là et à quel point il est un homme d’une grande perfection! Ces petits moments d’humour et de clins d’œil se sont multipliés au cours de la soirée, allant même jusqu’à envoyer une flèche en plein cœur à Anik Jean, alors qu’il remerciait la foule d’être venue à son lancement et non à celui d’Anik Jean. Pour finir sur cette délicieuse phrase ponctuée de vérité: «Au moins, moi je n’ai pas eu à vous menacer!»

La première partie du spectacle s’est cependant déroulée avec quelques petites anicroches. Alors que Lapointe débutait la magnifique «Nos joies répétitives», n’étant pas sur la bonne note, il s’est arrêté soudainement pour s’adresser à ses musiciens pour leurs dire qu’ils devaient tout recommencer, et ce, à deux reprises. Afin de dédramatiser la situation, Pierre Lapointe s’est adressé à la foule en lui disant qu’au final ce n’était pas la fin du monde, ce n’est seulement que des chansons, «mais des crisses de bonnes chansons»!

Pour soutenir la première partie du spectacle et rendre justice à son album, Pierre Lapointe avait invité ses collaborateurs à venir partager la scène avec lui. À la chanson «La sexualité», Frannie et Fab, les deux filles de Random Recipe, sont venus prendre place et ponctuer la chanson de leur énergie contagieuse. Pour la chanson «Monsieur», c’est Albin de la Simone qui est venu accompagner Pierre Lapointe, alors qu’Émilie Laforest prenait place près de lui pour interpréter la voix fantomatique comme se plaisait à le dire Lapointe.

Dépourvu à quelques reprises de son ami le piano, Pierre Lapointe semblait parfois avoir de la difficulté à posséder toute la scène du Théâtre Maisonneuve, alors qu’il se logeait parfois dans un coin pour chanter de côté sans regarder la foule. À d’autres moments, il se permettait quelques mouvements et gestuelles complètement éclatés pour faire réagir la foule, ce qui fonctionnait à merveille. Il aurait été toutefois intéressant qu’un équilibre soit installé entre les deux pôles.

Au niveau visuel, la signature était sobre et très simple. À certains moments, par exemple, lors de la chanson «Barbara», le refrain distorsionné était accompagné d’une lumière blanche projetée sur un écran à l’aide d’un stroboscope. À d’autres moments, ce sont de simples éclairages, parfois roses, parfois bleus, qui donnaient le ton à la chanson.

En seconde partie de spectacle, Pierre Lapointe nous a offert sur un plateau d’argent ses meilleures chansons tirées de ses trois premiers albums. Parmi ceux-ci, la foule a pu se délecter de «27-100 rue des Partances», «Au nom des cieux galvanisés», «Le columbarium», «L’endomètre rebelle» et «Au bar des suicidés», pour ne nommer que ceux-là. Il a aussi interprété une toute nouvelle chanson à paraître sur un prochain album qui sortira cet automne. L’opus en question contiendra une panoplie d’archives exclusives et de quelques nouveautés. Parmi celles-ci, la chanson «Les Callas», qu’il a interprété hier avec Émilie Laforest et son copain Joseph Marchand, mais qui en vérité sera une collaboration avec Ariane Moffatt et Philippe B une fois enregistrée.

Vers la fin du spectacle, la voix de Lapointe commençait tranquillement à se fatiguer, mais malgré ça, il a tout de même pris la peine de revenir pour deux rappels: le premier avec «Deux par deux rassemblés» et le dernier avec «Pointant le Nord», où il a littéralement prié la foule de chanter avec lui, car il commençait à sonner comme Michel Louvain.

C’était tout un défi que de présenter à froid devant une salle comble les nouvelles chansons de Punkt, mais Pierre Lapointe l’a relevé d’une main de maître. La foule était conquise dès les premières notes et quelques personnes parmi elle ont même lancé des «On t’aime Pierre» bien sentis. Déclarations auxquelles le chanteur n’a pas manqué de répondre par un délectable «Oui, je sais!».

Appréciation: ***1/2

Crédit photo: Montréal en lumière

Écrit par: Laurence Lebel

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