Le spectacle-lancement de Dave Chose au Ministère: cru et authentique

Nous avons pénétré dans cet univers musical de sous-sol d’Hochelaga, sombre mais si accueillant, avec la première chanson «Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours». Cette composition a parfaitement ouvert le bal grâce à la percutante présence de notes d’orgues, nous plongeant tête première dans l’univers parfois tourmenté et ténébreux du chanteur.

Ont suivi les pièces «Trou», «Idée de chilling»  et «0,5%», l’auteur-compositeur amenant la foule à travers son quotidien et ses questionnements existentiels, le tout savamment exécuté par les membres présents sur scène. Mentionnons, au passage, la présence de Jonathan Bigras à la batterie, Sam Beaulé à la basse, Nicolas Beaudoin à la guitare et une sublime pianiste du nom de Camille Gélinas.

Le groupe nous a présenté les premières chansons de manière intense et efficace, avant que Dave prenne un temps pour s’adresser plus longuement à la foule, laquelle était visiblement satisfaite de ce lancement musical.

Défilant à grand cœur ouvert ses remerciements notés sur une facture d’ambulance (réel et récente selon ses dires), nous avons eu la confirmation que ce monsieur Chose vivait et jouait avec ses tripes.

Prenant bien la peine de remercier toutes les personnes l’ayant accompagné à travers ces péripéties musicales, et soulignant les artistes l’ayant inspiré à faire de la musique son métier, le chanteur nous a rappelé que rien ne se créait sans l’aide des autres.

Le tout s’est terminé avec les deux chansons restantes de l’opus, notamment l’excellente «Chez Françoise», une ode au quotidien des visites au dépanneur du coin, bien rodée. Puis les spectateurs ont eu droit à une finale agrémentée d’une pluie de confettis tombant sur la foule et venant clôturer ce spectacle livré de manière juste et intense. Prestation aux tonalités actuelles, mais teintée d’influences mélancoliques nuageuses de groupes tels que Nirvana et Radiohead.

Bref, il va sans dire que l’excellente qualité du son, l’ambiance vaporeuse et sombre, le décor minimaliste (quelques télévisions projetaient des images et génériques en continu) et les textes, révélateurs des états d’âme du chanteur, ont donné place à un concert rendant justice aux efforts nécessaires à la sortie d’un album d’un groupe émergent.

Il semble clair que Dave Chose réussit à jouer le beau et le laid, à faire cohabiter le sombre et le lumineux, au sein de textes et d’arrangements musicaux laissant espérer le meilleur pour la suite à venir. Bien joué!