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Crédit photo : Matthew Eisman
La formation britannique vient de lancer son quatrième album, et ce, vingt-deux ans après le troisième… Pour un groupe qui a pris une pause d’une vingtaine d’années, c’est étonnant de voir comment il a pu rester pertinent et comment la musique des anciens albums vieillit bien, en demeurant des plus actuelles. Les morceaux issus de son récent album homonyme, paru avant-hier (!), sont tout aussi sinon plus forts encore que son œuvre préalable.
Les guitares tantôt acérées tantôt planantes de Slowdive sont encore bien présentes, les mélodies un peu sombres mais à la fois accessibles, les voix éthérées, bref, tout ce qui constitue le cœur d’une musique shoegaze intéressante et qui sait rester assez classique dans le genre. Et ce genre musical a plus ou moins bien évolué au cours des dernières années, donc un retour aux sources du style apparaît nécessaire.
Et, sur scène, ça se traduit par une expérience quasi sensorielle, le son enrobant la salle, l’habitant presque. Les atmosphères oniriques des morceaux, le falsetto de la voix de la chanteuse Rachel Goswell, qui s’harmonise incroyablement bien à la voix éthérée du chanteur Neil Halstead, ont aisément charmé l’auditoire qui a applaudi chaleureusement le groupe tout au long de la soirée. Sans oublier la batterie bien assumée de Simon Scott et les guitares de Halstead et Christian Savill qui, avec la basse de Nick Chaplin, créent un univers musical envoûtant qui va parfois jusqu’au mur de son.
La musique de Slowdive en est une de textures complexes; chaque pièce est composée de plusieurs couches diaphanes créant une atmosphère singulière, noisy et sombre par moments.
Cet univers est mis en valeur par un éclairage dans les tons bleutés et des projections en arrière-scène légèrement psychédéliques, mais sans jamais tomber dans le cliché; bref, le style d’images propre aux prestations des vétérans du shoegaze. L’alternance entre les chansons de leur excellent dernier album, avec des classiques tels que «Souvlaki Space Station» et «Alison», se faisait tout naturellement en concert, le plus récent opus s’avérant la suite logique et améliorée de leur ouvrage antérieur, repris là où ils l’avaient laissé il y a plus de vingt ans. Un concert digne de ceux des grands qui a laissé les spectateurs enchantés.
Belle mention à la première partie du show, Japanese Breakfast, projet en marge de la chanteuse et guitariste du groupe Little Big League. Si, sur album, l’ensemble sonne bien mais est loin d’être transcendant, leur musique indie rock aux accents shoegaze prend tout son sens sur scène. Une jolie découverte fort intéressante!
L'avis
de la rédaction