SortiesHumour
Crédit photo : Zoofest
Débutant son stand-up de 70 minutes en affirmant haut et fort: «Moé, je n’ai qu’une seule passion, c’est vous autres», il était déjà possible de sentir à des milles à la ronde que l’homme blond qui se tenait devant nous était bien là pour se payer notre tête. Alternant entre les anecdotes plus personnelles et les histoires de sa grand-mère, Simon Leblanc s’est démarqué par son aisance sur scène, son haut débit et surtout ses mimiques qui valaient cent piasses.
À travers ce spectacle qui passe à la vitesse de l’éclair, le jeune humoriste parle de Montréal, cette grande métropole à laquelle il a dû s’habituer dès son arrivée, lui qui vient de la Gaspésie. Qualifiant sans ménagement l’école secondaire Calixa-Lavallée comme étant «L’Afghanistan du 514» et se moquant délibérément du Plateau avec ses habitants qui promènent leur caméléon et ses itinérants qui quêtent pour se payer un sandwich jambon-brie, Simon Leblanc établit définitivement ses bases dans l’humour subtil de Louis-José Houde.
Tout comme ce dernier, Simon Leblanc va dans tous les sens, avec ses anecdotes ou plutôt ses observations personnelles qu’il est bien le seul à avoir remarqué. Pour en être venu à la conclusion qu’un «ecstasy, c’est rien qu’un Skittles qui tient ses promesses», pointant du doigt comme un adolescent un peu retardé la fausse campagne publicitaire qui promettait des arcs-en-ciel de couleurs, il faut avouer que dans ces petits détails se cache un jeune homme qui n’a pas besoin de parler de sexe, des pitounes siliconées du Carrefour Laval ou des douchebags avec un cerveau gros comme un dix cennes pour faire réagir son public.
Malgré un débit vocal qui mérite encore certains ajustements et ses rires d’adolescents un peu retardés, on réussit à bien suivre le courant de ses gags qui sortent de sa bouche comme une giclée de salive, car même s’il semble constamment sauter du coq à l’âne, il y a toujours un fil conducteur qui relie les gags.
De Montréal et son trafic, aux baby-boomers et à La poule aux œufs d’or, Simon Leblanc n’épargne aucun détail pour détendre l’atmosphère. Si l’histoire des bucherons «Bill et Ti-Pit» que sa défunte grand-mère lui racontait avant de s’endormir en a fait rire aux larmes plusieurs dans la salle, c’est définitivement «le jeu du vent» et ses imitations qui ont poussé à leur paroxysme ses blagues totalement délurées: de la sécheuse au rythme de séchage à l’ambulance et sa sirène à six pouces de son char, Simon Leblanc n’a pas peur du ridicule et c’est bien là où réside son charme. Fort d’une bonne humeur contagieuse et d’un rire un peu ridicule qui découle de son excentricité, on souhaite longue vie à ce jeune humoriste qui a réussi à demeurer constant devant un Monument-National qui affichait complet.
Simon Leblanc se produira au studio Hydro-Québec du Monument-National les 19 et 20 juillet prochains. Les représentations sont à 20h30 et le coût des billets est de 17,55 $ plus les frais de service (3,50 $).
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de la rédaction