Sorties
Crédit photo : Opéra de Montréal
La carrière de cette contralto, qui fut soulignée dès ses débuts en 2000, par un premier prix au Concours international Reine Élisabeth de Belgique, a continué de briller de tous ses feux et à récolter les honneurs en Europe, aux États-Unis et sur la scène locale, notamment le prix québécois Opus pour son rayonnement à l’étranger, en 2007, ainsi que celui du titre de Chevalière de l’Ordre national du Québec, en 2013. Cette nouvelle Dalila trouvera sa répartie, pour cet opéra d’influences dites wagnériennes, chez le ténor allemand Hendrik Wottrich. Celui-ci, depuis ses débuts en 1992, a eu l’occasion de faire entendre sa voix, lui aussi, bien au-delà de son Allemagne natale, sur les scènes de l’Europe et de l’Amérique du Nord en passant par le Nouveau théâtre national de Tokyo.
Cette production pourra aussi compter sur la mise en scène de David Gauthier qui, après avoir mis en scène d’autres créations musicales aux États-Unis et à l’Opéra de Montréal, a reçu, lui aussi, un prix Opus, cette fois pour l’Événement musical de l’année, pour l’opéra Dead Man Walking monté en mars 2013. On y retrouve également l’apport du chef d’orchestre et directeur artistique de l’Orchestre de Chambre I Musici, Jean-Marie Zeitouni, qui revient en force au Québec après avoir dirigé, au cours des dernières années, plusieurs autres orchestres symphoniques et philharmoniques au Canada et ailleurs dans le monde.
Cette œuvre, basée sur un livret de Ferdinand Lemaire, un jeune auteur méconnu d’origine créole, cousin par alliance de Saint-Saëns, ne fut pas couronnée, au départ, du vif succès qui lui vaudra sa place, plus de dix ans plus tard, parmi les créations les plus renommées de Saint-Saëns et de la scène musicale française en général, avec Danse macabre et le Carnaval des animaux. Le drame biblique aux élans wagnériens d’un héros déchu, d’abord popularisée en allemand, n’avait pas beaucoup matière, il est vrai, à éveiller la fibre patriotique française au terme d’une guerre franco-allemande.
On peut toutefois imaginer que le public de l’Opéra de Montréal, qui a su accueillir chaleureusement le chœur hébraïque du Nabucco de Verdi, en 2014, ne fera pas tant la fine bouche devant cet autre drame où la sensualité des passions meurtries se dévoile sur fond religieux.