Samian en concert à La Tulipe pour «Les enfants de la terre»

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Samian en concert à La Tulipe pour «Les enfants de la terre»

Samian en concert à La Tulipe pour «Les enfants de la terre»

Un être solaire, irradiant à en perdre le nord

Publié le 10 avril 2015 par Marie-Hélène Proulx

Crédit photo : Frédéric Lauzier-Young

Lors de son unique présentation du 9 avril, à La Tulipe, Samian est venu annoncer dès le départ qu'il reviendrait donner le meilleur de lui-même tout de suite après la première partie, où il a prêté de micro à son rappeur ami Le R. À coup de propos lourds de sens, parfois spirituels, parfois intimiste, souvent politiques, le rappeur abitibien a ensuite tenu parole.

Plusieurs auditeurs ont migré de leur place confortable pour aller entendre Le R sur la piste de danse, devant la scène. D’autres, par contre, par leurs conversations bruyantes, ne lui ont pas rendu justice. La richesse et la justesse de ses textes et de ses rythmes, véhiculant avec subtilité les échos d’une trop lointaine Afrique, auraient mérité une écoute plus attentive.

Après sa promesse et cette belle introduction, il n’a fallu que quelques mots à Samian, après son entrée en scène, pour que son public se mettent à réagir au doigt et l’œil à ses nombreuses sollicitations. Il a attaqué en force, dès le départ, avec six pièces de son nouvel album, à commencer par «Rez» et «Hold the Mic», qu’il a transmis avec davantage d’intensité que de nuances.

Malgré les titres, notons que son répertoire est très majoritairement en français, avec quelques exceptions en algonquin. Les spectateurs, composés que d’une clientèle décidément adulte, et qui se disaient avant tout attirés par la profondeur et le côté revendicateur des textes, dansaient comme ils le pouvaient.

Critique-Samian-Latulipe-de-Montreal-09-avril-2014-19

Il faut dire que la gravité des vers du dernier album de ce poète presque prêcheur est transmise sous une forme presque plus parlée que chantée. La voix était toutefois mise en valeur par les notes de son saxophoniste, Mario Allard. Mais c’était surtout lorsqu’il entamait ensuite des succès mieux rodés tels que «Warrior» et «Electric Pow Wow», où l’aspect mélodique est plus omniprésent, que le corps du rappeur et de ses spectateurs se délassaient plus librement.

Samian a prolongé cet état de bien-être par quelques rythmes inspirés du reggae avant de revenir au rap plus classique et à sa thématique la plus rassembleuse: l’espoir des jeunes générations amérindiennes de réhabiliter leur dignité. Ses chansons étaient également entrecoupées de confidences touchantes, notamment sur la mort de son père et la naissance de sa spiritualité.

La connexion était là et ne se démentait jamais, du début à la fin, entre Samian et le public, mais aussi entre lui et ses musiciens. Il s’attardait, en parfait gentilhomme, à offrir à chacun de ses acolytes sur la scène sa minute de gloire, particulièrement sa choriste Esmeralda, son compositeur DJ Horg et son saxophoniste. Son producteur Anodajay est venu aussi accompagner quelques couplets de la chanson «Les mots».

Critique-Samian-Latulipe-de-Montreal-09-avril-2014-12

Il a profité de cette complicité établie pour entraîner le public, en finale, vers les notes plus attendrissantes de «Plan Nord» et un serment amoureux inattendu avec «Kisakiin». L’effet fut assez réussi pour que ces derniers éléments demeurent parmi les notes les plus marquantes de la soirée.

L'avis


de la rédaction

Grille des chansons

1. Rez

2. Hold the Mic

3. J'ai besoin

4. Jean 3:16

5. Enfant de la Terre

6. Les Miens

7. Warrior

8. Electric Pow Wow

9. DJ set Hip Hop

10. Immortel

11. Lettre à Dieu

12. À cœur ouvert

13. Higher Love

14. So Much

15. Délivrez les jeunes

16. Les Nomades

Rappel

17. Plan Nord

18. Les Mots

19. Kisakiin

20. La paix des braves

21. Thsinanu

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