SortiesFestivals
Crédit photo : Mathieu Pothier
Le Festival international de Jazz a été lancé mercredi soir et cette première soirée nous offrait une programmation variée à l’image de l’éclectique festival.
Dans la petite salle du Métropolis (le Savoy), le Torontois Royal Wood a élu domicile pour deux soirs. Accompagné de quatre musiciens aussi habiles que sympathiques, il a donné un concert où il mêlait les anecdotes à des compositions tirées de la plupart de ses albums. Une prestation bien construite dans sa chronologie, qui nous proposait en entrée des mélodies folk très simples, pour nous amener ensuite vers des structures plus complexes. C’est là où Royal Wood a dévoilé sa créativité musicale et ses comparses leur virtuosité, en vedette dans des variations improvisées franchement inspirées et aux accents plus rock.
De tout le spectacle, le moment de grâce nous est tombé dessus au moment du rappel quand Royal Wood est revenu seul à l’avant pour nous offrir un dernier morceau. Sans micro ni ampli, vaguement désarmé, il a grimpé sur une chaise pour que sa voix porte, puis il s’est donné avec son seul ukulélé. C’est là que sa voix, enfin déshabillée de l’omniprésent effet de reverb, s’est révelée dans toute sa profondeur et sa richesse de textures et qu’il a pu montrer ses qualités d’interprètes. C’est aussi là qu’il a laissé s’entrouvrir la porte sur une sensibilité autrement brimée pendant le concert.
Au moment de ce rappel s’affichait aussi une certaine fragilité. Une fois le morceau fini, il a rapidement descendu de la chaise sans vraiment savourer les applaudissements nourris du public enchanté. Il a semblé désarçonné au moment de se précipiter vers le fond de la salle pour faire une brève pause avant d’aller à la table de marchandises pour donner des autographes et prendre des photos.
Dans l’ensemble, Royal Wood propose un folk très bien réalisé, bien produit, irréprochable dirait-on, à certains moments un peu «pain blanc» peut-être, mais toujours franchement bienfaisant. Des pièces rythmées aux refrains efficaces comme «Good To Be Young», «Do Not Recall» et «A Mirror Without» où les plus théâtrales comme «Long Way Out» et «On Top of Your Love», en passant par les sérénades aux lignes mélodiques coulantes comme la très douce «Wishing You Well». Au fil des histoires (un peu longuettes parfois) dont il a ponctué le spectacle, le chanteur nous raconte tout le bonheur et l’apaisement que la musique lui a offert au fil des années.
Force est de constater que l’effet de sa musique sur ceux qui l’écoutent semble être le même.
L'avis
de la rédaction