Le spectacle-lancement de Rome Romeo à la Sala Rossa: plaisir discret – Bible urbaine

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Le spectacle-lancement de Rome Romeo à la Sala Rossa: plaisir discret

Le spectacle-lancement de Rome Romeo à la Sala Rossa: plaisir discret

Publié le 11 mai 2012 par Éric Dumais

Le quatuor montréalais Rome Romeo était de passage hier soir à la Sala Rossa afin d’offrir un spectacle-lancement convenable mais discret.

Geneviève Tremblay, Olivier Maguire, Pascal Turcotte et l’ex-Dirty Tricks Patrick-Paul Michon, les nouveaux protégés de David Gagnon, le fondateur de l’étiquette indépendante Machette Records (CLAASS, Cougarettes, Solids), ont  réussi à prouver, à coups de percussions et de riffs de guitares solides comme le roc, qu’ils n’étaient pas nés de la dernière pluie.

En effet, les ex-Fifth Hour Hero, qui ont d’abord joué dans des salles de la province avant de devenir officiellement Rome Romeo en 2007, nous ont présentés, devant une salle assez comble, une vague déferlante de chansons à saveur punk-rock, alternant entre leurs mini-albums (Lucifemme 7″ et Rome Romeo 12″), et Make Up Her Mind, leur premier album studio.

C’est d’abord la formation montréalaise Silver Dapple qui a ouvert le bal avec leurs sonorités rock shoegaze lourdement influencées par les groupes mythiques My Bloody Valentine et Sonic Youth. Le jeune trio, transformé en quatuor pour la soirée, a joué, dans un souffle chargé de retenue et de distorsion légère, les principaux succès d’English Girlfriend, leur premier opus. Sans avoir offert une performance à tout casser, compte tenu de leur timidité sur scène, Silver Dapple a néanmoins récompensé le public avec une prestation de bon ton, qui manquait toutefois d’un peu d’attitude et de laisser aller.

Rome Romeo a ensuite embarqué sur la scène de la Sala Rossa vers le coup des dix heures, suivi presque immédiatement d’un tourbillon de sonorités électro-rock déjantées. Les musiciens se sont en effet emparés de leurs instruments et, figés comme des statuettes de marbre, ils ont commencé le concert avec une introduction inédite qui a bien démarré la chanson inaugurale «Wish Me the Best». C’est ensuite l’excellente «Waves of Days» qui a donné le ton général au concert, avant d’être remplacée, et dans le désordre, par «Short Inventory», «Lonely One on One», «Closer», «Secrets», «Rio Colorado to the Open Sea» et «Black Tape». La chanteuse, Geneviève Tremblay, a offert une performance énergique mais réservée, tandis que ses musiciens ont très bien performé, sans trop se déchaîner pour autant.

La qualité du son, malheureusement, ne rendait pas hommage au «dévouement» du groupe ni à l’excellente bombe musicale qu’est Make Up Her Mind. En effet, la voix de la chanteuse n’était pas très audible, du moins en début de spectacle (elle était tantôt trop forte, tantôt trop saturée) et certains instruments étaient plus bruyants que d’autres mais, outre ces légers détails, c’était tout de même un spectacle punk-rock convenable. En toute honnêteté, si les musiciens avaient davantage privilégié le contact avec son public et allongé les moments intenses (comme la finale de la chanson «Closer», par exemple), peut-être aurions-nous eu droit à une prestation plus solide et moins discrète.

En somme, Rome Romeo a réussi à prouver que le punk-rock est encore, de nos jours, un style musical actuel et accessible pouvant se renouveler constamment et il certain, du moins on l’espère, qu’un bel avenir les attend, pas trop loin à l’horizon.

Appréciation: ***

Crédit photo: Éric Dumais

Écrit par: Éric Dumais

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