Rhye et Haerts au Théâtre Corona Virgin Mobile le 8 juin

Il s’agit donc d’une belle occasion pour nous Canadiens de réentendre notre compatriote Michael Minosh, qui interprète toutes les chansons de Rhye, mais pas celle de faire de nouvelles découvertes sur ce groupe, dont le premier et dernier album Woman est sorti en mars 2013. Sa voix continue toutefois de surprendre par son côté androgyne, lorsqu’elle décrit inlassablement la cruelle réalité de l’usure des sentiments et de l’abandon amoureux, dans une œuvre qui pourrait assez bien se résumer à ces deux vers de la chanson «3 Days»:

«Love is terminal, not built to last
Burn bright, burn fast»

La présence vocale de Minosh ne fait toutefois nullement de l’ombre à son partenaire de scène Robin Braun, puisque l’ambiance électronique y demeure aux premières loges de l’esprit musical du groupe, donnant aux refrains ou même aux mots répétés en boucle une allure de mantras mystico-électro-poétiques, comme le font particulièrement sentir «One Of Those Summer Days», «Verse» ou la chanson finale de l’album, intitulé «Woman».

Cette rencontre demeure aussi une excellente occasion d’entendre Haerts, qui a produit non moins de deux albums et quatre singles entre 2013 et fin 2014. Avant que Derek McWilliams se joigne à ce groupe, Ben Gebert et la chanteuse Nini Fabi avaient déjà entamé leur collaboration musicale et produit quelques chansons sous le nom Nini & Ben. Il serait dommage alors de se laisser arrêter par l’étiquette indie-pop avant de se laisser prendre au charme des harmonies des refrains chantés par Nini Fabi.

Sans chercher la performance vocale à tout prix, le groupe se permet quand même de belles explorations des mariages voix et électro par-delà les clichés du genre. Le souci esthétique est aussi manifeste dans la recherche visuelle dont font preuve les vidéos de la formation, où la beauté des gens ordinaires et de tous âges est mise de l’avant.

Il s’agit donc d’une bien douce introduction à l’esprit du groupe où, tout comme dans l’œuvre de Rhye, la féminité imprègne l’ensemble de la création.