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Crédit photo : www.rhyemusic.com
L’atmosphère sensuelle et intimiste qui avait conquis ceux qui étaient présents entre les murs du Cabaret du Mile-End le 14 avril dernier n’était pas autant au rendez-vous hier soir, la grandeur du Métropolis créant une légère distanciation entre les musiciens et les spectateurs, cependant il faut admettre que Rhye, qui n’a qu’un seul album à son répertoire, s’en est très bien sorti avec son spectacle bien rodé qui a duré près d’une heure et quart.
Mike Milosh, qui a dû en duper plusieurs avec sa voix en tout point féminine, a donné le coup d’envoi avec «Trippy Intro», un préambule tout en douceur, que les six musiciens ont enchaîné rapidement avec «Verse», l’une des meilleures pièces de Woman. Avec «3 Days» et «The Fall» comme entrée en matière, force est d’admettre que le ton de la soirée était déjà donné: il n’y aurait ni surprise ni flafla, que de la belle musique interprétée tout en douceur.
«Woman», «Last Dance» et «Major Minor» ont suivi, matérialisant sur scène l’ambiance intime nous ayant charmés sur l’album. Rhye n’est cependant pas un groupe qui nous fait vivre une montagne russe d’émotions fortes en concert; malgré le talent évident des musiciens, qui ont offert à certains moments de beaux moments d’interprétation en solo (que ce soit le long solo de batterie ou l’exquise envolée au trombone), il est dur d’en ressortir complètement émerveillé.
Le chanteur du groupe, qui avait ses percussions près de lui, s’est permis une légère halte en jouant une pièce de son projet solo, pause durant laquelle il ont joué «The City», un bel hommage à Montréal et ses environs, pour ensuite faire réagir la foule avec l’excellente «Open», pièce inaugurale et plus grand succès du groupe, avant de terminer sans rappel avec «The Hunger» et «It’s Over», une autre pièce de son répertoire personnel.
La finale, qui se voulait tout en a capella, était plutôt originale, mais Mike Milosh s’est éclipsé un peu trop vite, laissant ses musiciens seuls murmurer en chœur les «It’s over, it’s over / It’s over, it’s over / It’s over again», qui étaient un clin d’œil quelque peu évident à une soirée qui se terminait, déjà.
CFCF
C’est CFCF, un projet de musique électronique derrière lequel se cache le Montréalais Michael Silver, qui a servi d’amuse-gueule avant le plat de résistance. À travers ses nombreuses influences, allant de Phillip Glass à David Borden, Silver, en bon bidouilleur et expert du loop, a tranquillement essayé de s’approprier une atmosphère bien à lui, multipliant ses amours pour l’électronique et les morceaux à caractère mélancolique, sans jamais réellement réussir à capter notre attention. C’est timidement qu’il a cassé la glace, jouant quelques arpèges qu’il a laissés résonner en boucle, avant d’introduire des textures musicales qu’il superposait sur plusieurs étages. On retient sans contredit sa reprise de l’excellente chanson «September» de David Sylvian. Musicalement, et avec les projections qui défilaient sur un mini écran derrière lui, notamment un astronaute sur la Lune, un bateau sur l’eau et une femme en pleurs, on avait l’impression d’assister à une rencontre entre Miracle Fortress et Chapelier fou en moins captivante. Comme entrée en matière, on a déjà eu droit à plus entraînant pour dynamiser une soirée.
Grille de chansons:
- Trippy Intro
- Verse
- 3 Days
- The Fall
- Woman
- Last Dance
- Major MinorShed Some Blood
- The City (du projet solo de Mike Milosh)
- Open (en version allongée)
- The Hunger
- It’s Over (du projet solo de Mike Milosh)
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de la rédaction