La rentrée montréalaise de «Philippe Bond 2» au Théâtre Saint-Denis – Bible urbaine

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La rentrée montréalaise de «Philippe Bond 2» au Théâtre Saint-Denis

La rentrée montréalaise de «Philippe Bond 2» au Théâtre Saint-Denis

Un grand ado et ses chums

Publié le 24 octobre 2014 par Camille Masbourian

Crédit photo : Patrick Beaudry

Un an à peine après la fin de sa première tournée, Philippe Bond est de retour sur scène avec «Philippe Bond 2», son deuxième one man show. Délaissant un peu les anecdotes sur sa famille, qui constituaient principalement la thématique de son premier spectacle, il se concentre cette fois-ci davantage sur ses débuts dans le milieu de l’humour québécois, sa trentaine, et ses amis qui font partie intégrante de sa vie.

Connu pour être un raconteur d’anecdotes incroyable, Philippe Bond avoue d’entrée de jeu écrire ses spectacles en compagnie de Sylvain Larocque, son script-éditeur. «Sylvain s’assoit dans sa cuisine avec son ordi, moi je lui raconte des trucs qui me sont arrivés, et il écrit tout ça. Ensuite, on travaille le tout ensemble.» De cette collaboration sont sortis plusieurs très bons numéros, mais aussi quelques-uns malheureusement trop longs.

Fort, notamment, de ses trois années de tournée avec Louis-José Houde, Philippe Bond est clairement influencé par son ami. En abordant souvent les mêmes thèmes, généralement avec une approche semblable, Bond n’est pas sans rappeler Houde à ses débuts. Sauf que lors de sa tournée Mets-le au 3!, Louis-José Houde avait 25 ans. À 35 ans, Philippe Bond se décrit encore comme un «adolescent avec du crédit», et certains de ses numéros manquent un peu de maturité. A-t-il vraiment besoin de décrire beaucoup trop longuement de quelle façon un jour il a dû déféquer dans une boîte à clous, parce qu’il n’était à proximité d’aucune toilette?

Idem pour les blagues à tendance sexuelles, qui reviennent fréquemment dans ce spectacle d’à peine un peu plus d’une heure. Le sexe est un sujet facile en humour, et malheureusement beaucoup trop commun. On préfère de loin ses anecdotes plus personnelles, comme le récit d’un de ses premiers spectacles présentés dans une prison, ou les descriptions de ses neveux, ses parents et ses amis.

Hyperactif, survolté, parfois presque hystérique, Philippe Bond bouge constamment et utilise tout l’espace que la scène a à lui offrir. Cette hyperactivité contraste donc grandement avec les dernières secondes du spectacle pendant lesquelles, après être monté à l’apogée de son énergie, il se calme d’un coup, et termine sur quelques phrases simples, touchantes et désarmantes. C’est également devenu une méthode presque classique pour les humoristes d’amener une histoire plutôt personnelle dans leur spectacle. Loin d’essayer d’être ce qu’il n’est pas, Philippe Bond en met juste assez pour créer son effet, sans s’étendre inutilement.

Se moquant également de son célibat et de son côté «un peu guidoune et courailleux» (ses mots), il démontre tout de même qu’il a les priorités et le cœur à la bonne place, et qu’il fera toujours passer amis et famille avant tout. Pour conclure cette rentrée montréalaise, il a d’ailleurs invité tous ses meilleurs amis d’enfance (une dizaine au moins) à monter sur scène, pour leur rendre hommage et les remercier, après avoir ri d’eux pendant plus d’une heure!

Philippe Bond aurait donc intérêt à raccourcir un peu certains numéros, mais il prouve tout de même que la base est là et qu’il ne peut aller qu’en s’améliorant.

Derrick Frenette

C’est l’humoriste de la relève Derrick Frenette qui a ouvert la soirée. Plutôt classique, et possiblement assez neveux, il s’est tout de même bien débrouillé pour cette première partie. Même s’il ne s’est pas particulièrement démarqué en commençant, il a terminé sur un assez bon numéro pendant lequel il parle de son expérience de figuration dans 30 vies, et où il suggère d’ajouter une catégorie pour le meilleur figurant, lors de la soirée des Gémeaux. «Les nommés seraient: dans Trauma, le gars sur une civière, qui a mal à la jambe; dans Unité 9, la gouine qui bench 115 livres, et dans La Voix, Charles Lafortune». Très drôle!

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