La rentrée montréalaise de Julie Blanche à la Sala Rossa de Montréal – Bible urbaine

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La rentrée montréalaise de Julie Blanche à la Sala Rossa de Montréal

La rentrée montréalaise de Julie Blanche à la Sala Rossa de Montréal

La douceur du retour à la maison

Publié le 28 janvier 2016 par Alice Côté Dupuis

Crédit photo : Mathieu Pothier

Son album homonyme est déjà dans les bacs depuis le printemps 2015, mais avec les nombreux festivals auxquels elle a participé et qui l’ont occupée, en plus de quelques dates dans différentes régions, ce n’est que le 27 janvier dernier que Julie Blanche a été en mesure d’effectuer sa rentrée montréalaise, dans une Sala Rossa plutôt bien remplie, surtout déjà bien conquise. Mais ça n’est pas plus mal, car après une longue période, lorsqu’on retourne finalement à la maison, la douceur et la satisfaction ne sont que plus grandes encore.

Et il faut dire que Julie Blanche est confortable dans sa maison, thème – et terme – qui revient souvent, au fil des dix chansons de son tout premier opus. Elle semblait aussi l’être, hier soir, sur la scène de la Sala Rossa, visiblement contente que tant de gens se soient déplacés pour venir écouter ses chansons «tristes», celles qui concernent ses «vieilles histoires». Elle a même tenu à rassurer son public, à un certain moment: «Prochain album, vous allez voir, j’m’en viens heureuse, là!», déclenchant des rires. Mais elle n’avait pas à le faire; sa musique à elle seule nous réconforte, tant pis pour sa tristesse.

Accompagnée de ses fidèles acolytes sur scène – Stéphane Bergeron à la batterie, Cédric Dind-Lavoie à la basse, contrebasse et voix, Daniel Baillargeon à la guitare électrique et Pietro Amato au cor français et aux synthétiseurs et claviers -, Julie Blanche a aussi réuni un quatuor à vents constitué d’un tromboniste, d’une joueuse de cor français, d’un trompettiste ainsi que d’un clarinettiste, pour ajouter une petite touche plus chaleureuse à ses compositions sombres. Le résultat des arrangements d’Amato pour les vents fût parfois négligeable, mais plus souvent très réussi, réussissant effectivement à insuffler aux morceaux de Blanche un son plus solennel, presque grandiose.

Après une entrée en matière tout en douceur avec «Le fleuve au complet», qui offrait une belle présence à la clarinette basse, c’est lors d’«Au bout de la nuit», la première fois, qu’on a constaté l’apport intéressant des cuivres, alors que le cor français d’Amato et celui de la musicienne du quatuor se répondaient de jolie façon. La trompette est elle aussi venue ajouter une belle touche à «Deux visages», une chanson à propos du père de la chanteuse, et choisie comme premier extrait du disque, rendant le morceau plus touchant encore, pendant que Julie Blanche semblait fragile au Wurlitzer.

Si, par moments, le son des instruments combinés de ces huit musiciens enterrait quelque peu la voix de l’auteure-compositrice-interprète, rendant difficile la compréhension des paroles chantées, les spectateurs ont aussi eu droit à des envolées musicales enlevantes. «Le manège», interprétée par une Blanche grande et fière derrière son pied de micro, dansant avec les bras en chantant, a été la première à avoir droit à une finale endiablée grâce à la batterie et aux cuivres dynamiques. Il était beau, aussi, de voir Pietro Amato diriger les musiciens du quatuor à vents, notamment durant la douce introduction de «Presque».

«Quand est venu le temps de monter un spectacle, on s’est rendu compte qu’on n’avait pas assez de matériel, alors il a fallu piger dans le répertoire québécois. Mais, c’est pas grave, il y en a des belles!», a lancé l’artiste, avant d’entonner «Petite leçon des ténèbres», une reprise de Philippe B. Tout en étant très semblable à l’interprétation de l’artiste original, on aurait dit que le morceau aurait pu faire partie du répertoire de Julie Blanche. Mais c’est incontestablement la reprise de «The Bear At the Window» de The Barr Brothers, aux côtés de son invité spécial, Brad Barr, qui s’est révélé être le numéro le plus réussi du spectacle. Les deux voix se mélangeaient bien ensemble – contrairement à «Les amours immobiles», où Barr n’a chanté que le dernier refrain, dans un registre aussi haut que la chanteuse –, le numéro présentait un style complètement différent du reste de la soirée, laissait voir tout le talent de guitariste du chanteur et laissait même entendre un superbe solo d’un trombone chaleureux et jazzé. Sa finale endiablée, forte et envoûtante, a même mené les instrumentistes à vent à bout de souffle; la batterie et les guitares dans le plafond.

De la grande et puissante beauté.

Mais ce qui fait la force de cette artiste, c’est malgré tout la douceur de ses ballades. Et même si on la sentait un peu timide et pas tout à fait à l’aise, on devine que c’est libérateur pour elle de se livrer ainsi, et on apprécie sa sensibilité. Lors de son dernier numéro, les éclairages tamisés, tous les instruments bien dosés pour bien appuyer la beauté et la fragilité de «La vie facile», une chanson offerte par Stéphane Lafleur, elle a une fois de plus touché droit au cœur son public, et c’est pourquoi il continuera à la suivre en spectacle; pour ces moments d’authentique vulnérabilité qui ne se transmettent pas aussi bien sur disque.

L'événement en photos

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Par Mathieu Pothier

L'avis


de la rédaction

Grille des chansons

1. Le fleuve au complet

2. Au bout de la nuit

3. Le désert

4. La maison d'hier

5. Deux visages

6. Petite leçon des ténèbres (reprise de Philippe B)

7. Le manège

8. Presque

9. (Nouvelle chanson)

10. Les amours immobiles

11. The Bear At The Window (chanson de The Barr Brothers, avec Brad Barr)

12. Comme un décor

13. La vie facile

Rappel

14. (Nouvelle chanson)

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