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Crédit photo : Camille Gladu-Drouin
Le baptême du jeudi: Prieur&Landry à la Taverne Saint-Sacrament
Quoi de mieux que de commencer ce week-end musical sur un «Donnez-moi une 50 quelqu’un», scandé en guise d’introduction par le guitariste du groupe Prieur&Landry. «Demande et tu recevras», qu’ils disent. Si le chanteur a bien reçu la bénédiction demandée, nous avons été, pour notre part, gâtés par la qualité de ce premier spectacle.
Le duo (un guitariste gentiment branché sur trois amplis et un batteur) est en effet venu nous présenter son deuxième album de manière expéditive.
Des chansons bien pesantes aux tonalités d’heavy blues, des solos de guitare aiguisés et de la distorsion savamment utilisée.
La qualité de l’exécution musicale nous a permis de nous laisser tomber dans cette ambiance noire de grunge-stoner sans aucune difficulté. Et à voir le public venu s’entasser entre la scène et le bar, headbangant joyeusement et clamant un rappel, nous n’avons pas été les seuls à apprécier ce spectacle de taverne.
Vendredi: les femmes du rock
On avait envie d’aller voir des femmes casser la baraque du rock, laquelle est trop souvent occupée uniquement par des messieurs. On a donc commencé notre soirée du samedi par une visite au mythique Verre Bouteille afin d’aller voir la chanteuse Martine Groulx alias Camaromance.
Douceur de femme, l’auteure-compositrice-interprète, fondatrice de l’étiquette Lazy at Work, nous a doucement fait glisser dans son univers aux lueurs des chandelles. Accompagnée par d’excellents musiciens, elle nous a fait découvrir un folk raffiné et enveloppant.
Sa voix chaude et feutrée, sa délicate présence sur scène, et l’intensité de ses textes à propos du deuil, de l’amour et de la mort, nous ont fait l’effet d’une couverture de ouate.
Ce fut un court moment de sérénité, suivi d’une petite course jusqu’au Saint-Sacrament, afin d’assister au spectacle de Laura Sauvage. Les premières notes bien calées ont confirmé l’intensité du groupe et de sa musique, définitivement rock.
La chanteuse (Vivianne Roy des Hay Babies), ultra charismatique, nous a facilement transportés dans cette ambiance digne des années 80. Sa voix suave et rauque à la fois et son style à la Ramones nous ont donné des frissons de musique.
Passant d’un rock psychédélique à un rock plus garage-grunge, la chanteuse et ses musiciens, dont Dany Placard, a su charmer le public qui. évidemment. en a redemandé. Comme finale, une délicieuse version acoustique de «No Direction Home», entrecoupée de confidences de la chanteuse sur sa haine des rappels.
Du bonbon de rock ’n’ roll.
Samedi: une soirée de clôture transcendante
Il ne fut pas facile, durant tout le week-end, de faire des choix concernant les spectacles à aller voir, ceux du samedi s’avérant particulièrement difficiles! Nous avons finalement opté pour une soirée à La Sala Rossa où jouait Yamantaka & Sonic Titan en première partie de Yonatan Gat and the Easterne Medecine Singers.
Le premier groupe, mêlant psychédélique, opéra et rock lourd, a offert une prestation relativement solide, malgré l’absence de leur chanteuse, retenue dans un accident de train.
Les maquillages d’inspiration japonaise et la prestance théâtrale des musiciens ont fait un bon effet sur la foule attentive. Tout comme l’arrivée tant attendue de la musicienne manquante à la fin de la représentation, digne d’une scène de film…
Mais que dire de la représentation de Yonatan Gat and the Eastern Medecine Singers! Cela a commencé avec une danse traditionnelle autochtone accompagnée de tambours. Par la suite, un intense solo de drum & bass où le guitariste étoile nous est apparu en complet, armé d’une guitare à double manche, nous lançant en pleine figure une longue chanson psychédélique électrisante.
Nous avons capté le message, ce spectacle allait s’avérer une expérience! Quelques minutes plus tard, la foule encerclait en effet les chanteurs amérindiens, maintenant placés au milieu du public.
Rock expérimental et chants traditionnels, il n’en fallait pas plus pour hypnotiser le public conquis par ce spectacle hors norme. Des solos hors de contrôle qui se mélangent à la rythmique régulière des chants traditionnels, idée de génie qui a fait son effet sur une salle bien remplie qui s’est laissée porter par cette transe. Le tout se finissant sur une prière autochtone collective. Subjugués, nous avons été.
Taverne Tour, tu nous surprendras toujours.
Notre édition 2019 du Taverne Tour en images
Par Camille Gladu-Drouin