Ratatat et Project Pablo au Métropolis de Montréal

La première partie était assurée par l’artiste invité Project Pablo. Bien que ce DJ soit talentueux, la sobriété de sa musique et sa présence timide en scène ne sont pas arrivées à susciter un réel engouement dans la salle. Éclairé faiblement par un spot blanc, le musicien semblait avoir de la difficulté à capter l’attention de la salle. Son intervention consistait tout de même en une bonne introduction musicale à l’univers de Ratatat. Il faut dire que l’impatience était à son comble chez le public qui venait entendre le groupe new yorkais.

Cela n’a pris que quelques secondes avant la fin de cette première partie pour que les spectateurs s’avancent au parterre pour former un groupe bien compact, dans la chaleur suffocante de la salle. Il est rare qu’un groupe de musique instrumentale remplisse le Métropolis à un tel point!

Dès l’arrivée du guitariste Mike Stroud et de l’homme-machine Evan Mast, les cris de la foule se sont faits entendre. Encore plus lorsque le nom de Ratatat est apparu en lettres géantes et que les projections ont commencé. C’est avec la musique de «Pricks of Brightness», tiré de son dernier album, que le groupe a débuté la soirée.

Les spectacles de Ratatat sont reconnus pour être toujours très élaborés sur le plan visuel. Il faut dire que vu l’importance du matériel préenregistré, il est nécessaire de trouver un moyen de bonifier la simple écoute des albums.

Encore une fois, le public a eu droit à de magnifiques images holographiques et à des éclairages multicolores. Des lasers parcouraient la salle, laissant voir l’impressionnante foule qui hurlait les airs des morceaux les plus connus. À cause des lumières majoritairement dirigées vers le public, ce sont plutôt les silhouettes des musiciens que l’on apercevait de la salle. Ce contre-jour avait l’avantage de permettre aux spectateurs de s’immerger complètement dans l’atmosphère sonore et visuelle mise à leur disposition.

C’est d’ailleurs à une soirée toute en musique que Ratatat conviait ses fans, puisqu’aucune intervention n’était prévue entre les chansons. Les deux artistes se sont simplement contentés de remercier le public à la toute fin du spectacle.

L’énergie du public s’est finalement intensifiée au moment du rappel, alors que Ratatat a interprété «Gettysburg» et «Shempi», deux des morceaux les plus populaires du groupe, puis lorsque les deux musiciens se sont lancés dans la foule pour faire du bodysurfing.

Ratatat fait définitivement partie des groupes qu’il faut voir en spectacle!

La mise en scène et la qualité sonore rendaient justice à la subtilité de chacun des morceaux. Même si le nouvel album Magnifique ne connaît pas le succès des précédents, le groupe avait bien balancé son programme de soirée pour faire alterner les pièces rythmées qui ont fait sa renommée et les nouvelles compositions. À la sortie du Métropolis, tout le monde semblait avoir vécu une expérience formidable!