Purity Ring au Métropolis de Montréal

Plusieurs ont déploré la prestation express du groupe, lui qui n’a offert que 14 chansons livrées en une heure pile-poil, mais il faut avouer que l’intensité qui se dégageait, autant de la superposition des textures musicales de Roddick que de la scénographie, était déjà à elle seule une excellente raison de leur pardonner cet empressement à quitter la scène, sans aucun rappel, ni surprises au menu.

C’est «Stranger Than Earth» qui a ouvert le bal dans un décor où pendaient, aux extrémités, plusieurs lumières pendouillantes allant du plafond à la scène, avec un gigantesque gong accroché en arrière-plan au-dessus de la tête de Corin Roddick, un rappel à la pochette d’album d’Another Eternity. Assez d’éléments, donc, pour susciter un dépaysement à caractère onirique.

Le concert n’avait commencé que depuis une dizaine de minutes et déjà l’alternance des lumières apportait un support visuel ondoyant pour les yeux. Durant la ballade midtempo «Repetition», il était magnifique de voir le décor plongé dans la teinte rose bonbon du plus récent album. Et c’est d’ailleurs celui-ci qui était à l’honneur hier soir, ce qui a donné une prestation majoritairement pop électro.

Il faut avouer que Purity Ring n’offre pas la prestation la plus éclatée qui soit, la formation d’Edmonton ressemblant un peu aux défunts Crystal Castles, où c’est surtout les rythmiques et le visuel qui font le spectacle. Hier, Megan James se dandinait langoureusement sur la scène, optant pour des pauses sexy comme si elle posait pour un photographe fantôme. Ses longs cheveux bruns étaient toujours dans le vent, et son corps, moulé dans un costume lui donnant des allures d’ange de l’espace.

La musique était forte, puissante, exaltante et enterrait parfois la voix enfantine de Megan James, mais c’était, au final, une belle prestation marquée de plusieurs moments d’apothéose musicale. La pièce «Flood on the Floor» reste la mieux accueillie par le public, avant «Bodyache», «Push Pull», «Fineshrine» ou encore «Lofticries».

C’est avec «Begin Again» que le tandem a fait son au revoir au public montréalais, après seulement deux interactions avec le public, d’une part pour démontrer son excitation d’être de retour dans la métropole, et sa déception d’avoir dû se passer de la compagnie de Braids, qui avait annulé sa présence quelques heures avant le début du spectacle.

C’est donc l’ennuyeux duo Majical Cloudz, appelé à la rescousse un peu à la dernière minute, qui a offert une prestation où on ne ressentait aucunement la synergie entre les deux musiciens. Et c’est bien dommage, car malgré le manque d’engouement de leur musique, il y avait un certain potentiel à exploiter, surtout au niveau de la voix du chanteur, qui pouvait offrir par moments de bonnes passes d’intensité. Un manque de préparation? Une timidité mal contrôlée? Va savoir, mais ce ne fut certes pas un grand succès.