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Crédit photo : Danielle Plourde
Habituellement, on ne mentionnerait qu’au passage la première partie d’un «show de bar», mais Charles Andrew Bothwell, mieux connu sous son pseudonyme Astronautalis, nous a complètement jetés par terre en début de soirée.
D’abord, le seul fait d’avoir un rappeur américain en première partie d’un spectacle de punk semble un peu absurde, mais ici ça fonctionnait. Charles le savait et il s’est fait un plaisir de souligner la situation à plusieurs reprises pendant son set.
Seul sur scène, il prenait autant de place qu’un groupe au complet. Sa présence et son énergie légèrement maniaque ne pouvaient faire autrement que de captiver la foule. C’est justement cette énergie qui est arrivée à nous faire pardonner des petits ratés au niveau de la voix au début du concert.
En bon storyteller, il nous a expliqué être encore lendemain de veille d’une soirée bien arrosée dans un Airbnb de New York le soir précédent, et qu’il pouvait possiblement nous mourir dans les bras d’un instant à l’autre. Si, pour un autre artiste, une déclaration du genre aurait été tout simplement trash, là c’était presque charmant. Le charisme dont débordait Astronautalis a également réussi à créer un dancefloor de feu a à peine 22h dans une salle pleine de petits punks. Un exploit en soi.
Des lendemains plus difficiles que d’autres
En tant que première partie, on n’aurait pas pu demander mieux, même si soudainement les morceaux très sombres de The Smith Street Band ne semblaient plus aussi attirants après une immersion dans le monde éclectique du rappeur.
En ouverture, c’est avec «Forrest», tirée de leur dernier album, que Wil Wagner, le leader du groupe, a parti le bal. Tout aussi hangover que sa première partie, l’Australien a pris un moment avant d’entrer dans sa zone et de vraiment s’assumer sur la scène.
C’est lors de «Young Drunk», un morceau puissant de leur album Sunshine & Technology (2012), qu’il s’est vraiment réveillé alors que la foule lui gueulait au visage ses propres paroles. Cathartique, la pièce raconte un soir de beuverie dans la ville natale du protagoniste alors qu’il y revient pour les funérailles d’un membre de sa famille. De voir tous ces gens lui hurler «And tonight I’m getting young drunk. Walking down the streets where I grew up, knowing that they’re to blame» a donné comme un coup de fouet au frontman, qui a commencé à interagir avec la foule entre les morceaux et à mettre plus d’énergie dans sa performance.
Entre le bodysurfing (dans une salle au plafond très bas, il faut le mentionner) et les musiciens sur scène qui se donnaient à fond pour être le plus noisy possible, les amateurs du groupe ne sont pas repartis à la maison déçus.
De notre côté, on se dit qu’on aimerait bien se refaire brasser la cage par ses Australiens avant leur prochain album. Une tournée nord-américaine avec The Bennies? On peut toujours se croiser les doigts!