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Public Image Ltd. au Théâtre Corona: et la foule se leva
Ce ne fut pas salle comble, mais tout le monde est sorti du spectacle de Public Image Ltd. comblé mardi soir au Théâtre Corona. En effet, John Lydon et sa bande ont fait une prestation qui restera longtemps gravée dans notre mémoire, jouant pratiquement deux heures de matériel.
«Hello we are PiL», introduit Lydon en se lançant dans les premières notes de «(This is not a) Love Song». D’entrée de jeu, il est clair que le groupe est très en forme et prêt à faire le tour de leur vaste répertoire. S’ensuivent deux nouvelles chansons de leur plus récent disque, «Deeper Water» et «One Drop», probablement les deux nouvelles pièces les mieux réussies du spectacle.
Mais c’est évidemment le Public Image du début des années 1980 qui fascine et retient l’attention. Ainsi, «Albatross» captive l’audience pendant près de dix minutes par son rythme aliénant et par les cris et gémissements de Lydon, qui se nettoie la gorge avec du whiskey entre chacune des chansons. «Flowers of Romance» semble toujours aussi étrange trente ans après sa sortie, envoyant une bonne partie du public dans une transe devant son rythme quasi-tribal.
Après avoir mentionné que l’on devrait tous aimés nos amis, même le Torontois, Lydon enchaîne avec «Disappointed» et «Warrior», deux morceaux couvrant la période de la fin des années 1980. Mais c’est avec deux chansons de l’album «Metal Box» (mieux connue sous le nom «Second Edition» ici en Amérique) que PiL atteint de nouveaux sommets en intensité. La première, «Death Disco», fait résonner la mélodie du Lac des Cygnes avec un rythme impitoyable. Lydon y chante, étouffé par l’émotion, des lignes déchirantes à propos de la mort de sa mère: «Watched her slowly die/Saw it in her eyes/Choking on a bed/Flowers rotting dead». Un peu plus tard vient l’effroyable «chant», où la foule scande «Love war, feel hate» avec le groupe, rappelant dangereusement les deux minutes de la haine dans le roman 1984 de George Orwell.
Pour finir avant le rappel, John Lydon, dont les hurlements tiennent toujours le coup après tant d’années, entame une longue version de «Religion», amenant le technicien du son à monter le son de la bass au maximum. Au rappel, la foule entre même dans un moshpit lors de «Rise» et «Open Up». Avec «Rise», l’ambiance est à son apogée, les gens criant la célèbre phrase révélatrice et libératrice: «Anger is an Energy». À ce moment, on reconnaît le regard de Johnny Rotten à travers Lydon, et on se rend compte que sa colère ne s’est pas nécessairement dissipée avec les années.
Au final, le retour de Public Image Ltd. en 2012 est extrêmement pertinent, même si quelques-uns pourraient affirmer que ça relève de la nostalgie. La plupart des chansons du groupe vieillissent très bien et démontrent à quel point PiL était avant-gardiste à l’époque. Et, par-dessus tout, l’impact dévastateur et dérangeant de la presque totalité de leur matériel demeure inchangé, et ce, plus de trente ans après leur arrivée.
Appréciation: ****
Crédit photo: www.facebook.com/pilofficial
Écrit par: Mathieu St-Hilaire
Explorateur de l'espace-temps musical
Détenteur d’une maîtrise sur l’histoire de la musique punk et post-punk en Angleterre, Mathieu s’est joint à l’équipe de Bible urbaine en juillet 2012.
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