Pour s'instruire et se laisser subjuguer: l’exposition «MAYA» au Musée de la civilisation – Bible urbaine

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Pour s’instruire et se laisser subjuguer: l’exposition «MAYA» au Musée de la civilisation

Pour s’instruire et se laisser subjuguer: l’exposition «MAYA» au Musée de la civilisation

Énigmatique, légendaire, inspirante et vivante culture maya

Publié le 13 juillet 2021 par Athéna Whitton-Clément

Crédit photo : Tous droits réservés @ Musée de la civilisation

Présentée en premier lieu en Espagne il y a quatre ans, MAYA prenait place à Québec le 20 mai dernier. Exposition principale du musée, elle est si dense que l’on pourrait certainement y passer des heures.

Que l’on soit passionné.e de culture ou assoiffé.e de faits historiques, que l‘on soit en quête d’une activité enrichissante pour sa famille, ou encore que l’on soit adepte d’artisanat, l’exposition MAYA s’adresse sans conteste à tout le monde, tous âges confondus.

Large dans le temps, large dans l’adresse

La fresque chronologique qui ouvre le bal à l’entrée de l’exposition nous permet d’emblée  d’appréhender une culture extrêmement développée qui s’est construite sur plusieurs millénaires. Pour séquencer l’histoire maya, six périodes ont été établies.

Selon le calendrier maya, le monde actuel débute en 3114 AEC (avant l’ère commune). Cependant, c’est à partir de la période préclassique (1800 AEC à 250 EC) que nous suivons les premiers jets de la civilisation maya, pour approfondir ensuite ce que l’on reconnaît comme son apogée durant la période classique (250 à 800 EC). À cette dernière succèdent d’autres périodes décisives qui aboutiront au monde d’aujourd’hui en guise de conclusion à la visite.

De nos jours, la population maya se compte par millions d’individus. Ceux-ci vivent encore sur une large zone s’étendant du sud du Mexique au nord de l’Amérique centrale. Large espace aux frontières variables selon l’époque, on l’identifie comme étant la Mésoamérique jusqu’à l’ère coloniale espagnole débutant au XVe siècle.

La spécificité de ce territoire est sa grande diversité démographique, puisque plusieurs peuples indigènes y cohabitent encore malgré des différences linguistiques et traditionnelles.

Des connaissances offertes par les Dieux

Près de 8 000 dieux peuplent les croyances mayas et ils sont très généralement associés aux animaux. Au cours de notre visite, nous avons l’occasion de découvrir entre autres la grenouille comme entité passerelle entre le monde surnaturel et le monde réel, ainsi que le jaguar, comme symbole de pouvoir reliant la royauté au divin.

En plus de célébrer une religion fortement reliée aux éléments de la nature – le maïs est au coeur de leur culture et donne son origine au nom –, les Mayas ont maîtrisé très tôt d’habiles connaissances. En effet, au don d’écriture s’ajoutaient les mathématiques, l’astronomie, l’architecture ainsi qu’une certaine science de l’environnement.

Nous découvrons avec fascination l’ingéniosité dont ils ont pu faire preuve, et ce, très tôt dans leur histoire. Par exemple, pour pallier aux périodes de sécheresse, les cités étaient pourvues de bassins servant à recueillir les eaux de pluie. Et si les terres étaient plus ou moins fertiles, on diversifiait les cultures et les sols devenaient plus propices à l’agriculture.

E.H. Gombrich écrivait dans son histoire de l’art: «Si nous nommons ces peuples «primitifs», ce n’est pas qu’ils soient plus simples que nous – leurs modes de pensée sont souvent plus complexes que les nôtres –, mais ils sont plus près du point de départ commun à toute l’humanité.»

Textures et couleurs

La collection de pièces qui nous est présentée rassemble des bols de céramiques, des bijoux, des masques, des lames de haches et bien d’autres objets et outils. On trouve également des stèles hiéroglyphiques ainsi que des portraits, des petites sculptures.

Le tout est prêté par la Fondation Ruta Maya, dont le mandat est de rapatrier au Guatemala les artéfacts autrefois pillés et dispersés provenant des peuples mayas.

Pour celles et ceux qui n’auront jamais fait l’expérience de toucher illégalement des pièces archéologiques ou muséales (ce n’est toujours pas conseillé), mais qui en mordraient d’envie, il semblerait qu’une excellente parade ait été trouvée. Est-ce propre à cette exposition, ou est-ce un concept développé par un musée en particulier? Réponse inconnue.

Quoiqu’il en soit, plusieurs pièces ont été reproduites pour nous permettre de toucher et de sentir avec nos doigts détails, finesse et textures de certaines oeuvres artisanales. La visite est de fait enrichie. Il s’avère que cet ajout sensoriel a le bénéfice de nous faire progresser plus loin dans notre familiarisation avec la culture maya.

Quant à la maîtrise des couleurs, elle est impressionnante, tout comme la variété de matériaux connus et travaillés par les Mayas. En effet, on retrouve très souvent l’argile cuite servant à la céramique, le jade à des fins diverses, des os, mais on découvre également – le cas échéant – des substances rocheuses, telles que l’obsidienne, ou minérales, telles que l’albâtre, qui a pour qualité d’être translucide.

Variété de plateformes

L’exposition, telle qu’elle est conçue, offre un cheminement scénographique intéressant. Nous la traversons par périodes, par thèmes, avec autant de contextualisations que de recoupements justifiés. Les croyances divines, le rapport à la nature et aux animaux, la fabrication d’objets, la construction d’une cité, le règne et l’importance des dynasties, le fonctionnement mercantile entre différents peuples; le parcours peut sembler exigeant, mais il est au contraire fluide et agréable.

Par ailleurs, ses concepteurs ont certainement souhaité la rendre aussi stimulante qu’accessible. Si l’on part du plus simple collage de lettres mural, différents médiums ont été utilisés pour nous immerger dans l’histoire. Des écrans font défiler de courts documentaires et un autre sert à nous montrer la reconstruction 3D d’une cité maya.

Si l’ambiance a été travaillée par endroits sur le plan sonore, on note définitivement un atout interactionnel à la visite. Effectivement, une table à écran tactile est mise à notre disposition pour nous permettre d’explorer la structure d’une cité plus en détail et de mieux comprendre son fonctionnement.

Mais surtout, il y a cet espace ludique consacré à l’écriture maya. C’est sans conteste un passage obligé de l’exposition où l’on a le plaisir de s’initier aux glyphes mayas, soient les marques hiéroglyphiques marquant la base de leur système d’écriture.

S’instruire et se laisser subjuguer

MAYA vaut le coup d’oeil, l’élan de curiosité et assurément quelques heures devant soi pour profiter au mieux de l’exposition. Le Musée de la civilisation nous donne accès à un cours d’histoire et de culture exhaustif extrêmement bien construit.

Le chemin de découverte est accueillant, charmant en tout point de vue pour l’oeil. Chacun.e peut avancer à son rythme, libre d’aller un peu plus loin et de revenir sur ses pas au besoin. Ainsi, l’apprentissage peut se faire par étapes choisies autrement que par sections successives.

C’est en définitive un sujet d’exploration et un lieu qui donnent envie de rester et d’approfondir.

«MAYA» au Musée de la civilisation

Par Courtoisie Musée de la civilisation

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