Plein les yeux à l'Expozine de Montréal: la foire des petits éditeurs, bande dessinées et fanzines – Bible urbaine

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Plein les yeux à l’Expozine de Montréal: la foire des petits éditeurs, bande dessinées et fanzines

Plein les yeux à l’Expozine de Montréal: la foire des petits éditeurs, bande dessinées et fanzines

Publié le 16 novembre 2013 par Annabelle Moreau

Expozine, c’est quelques 270 exposants rassemblés ce samedi 16 et dimanche 17 novembre pour célébrer la vivacité de l’édition et de la création indépendantes. Des rencontres, des tables rondes, mais surtout l’occasion de voir et de toucher à ce qui se fait de plus audacieux dans le domaine des fanzines, bande dessinées, romans et de l’art imprimé d’ici.

À moins d’une semaine de l’ouverture du Salon du livre de Montréal, la foire annuelle des petits éditeurs, fanzines et bandes dessinées est devenue un incontournable pour qui veut s’imprégner de créations indépendantes montréalaises. Pour deux jours seulement, le sous-sol de l’église Saint-Enfant-Jésus fera le plein d’amateurs et de mordus de création indépendante et de Do It Yourself. En 2012, 15 000 personnes avaient fait le déplacement, et en ce samedi midi, c’était déjà la cohue. Il est vrai que l’évènement est gratuit.

Chaque année, des artistes font des pieds et des mains pour concocter des créations originales spécialement pour l’Expozine, mais aussi pour présenter leur travail hors des sentiers battus. J’avais bien hâte de voir la nouvelle illustrée de Maude Nepveu-Villeneuve, Chambre 42, imprimée par les bons soins de L’abricot et publiée par Les Éditions de Ta Mère. Deux cents exemplaires numérotés, pas un de plus. Pour 1 $, je me suis procuré le numéro 5.

Plusieurs pionniers de l’édition indépendante sont sur place, dont la Mauvaise tête, qui a fait paraitre cette semaine deux nouveaux titres, Les pièces détachées de David Turgeon et Vincent Giard, et La guerre des rues et des maisons de Sophie Yanow; sans les Éditions Pow Pow, qui offre à leur stand des sérigraphies en plus de leurs titres, ou les Éditions du remue-ménage qui feront paraître le 20 novembre prochain l’ouvrage très attendu Qui est Hélène Pedneault?: Fragments d’une femme entière, dirigé par Sylvie Dupont. Sans compter Lux Éditeur, Écosociété, Éditions de l’Écrou, ou les Éditions du Rognon, entre autres, il y a de quoi se délecter de la vivacité du made in Quebec. Faites aussi un tour par le stand l’Oie de Cravan qui réédite Fantastic Plotte, les premières bandes dessinées que Julie Doucet avait autopubliées dans son fanzine Dirty Plotte entre 1987 et 1990.

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Côté fanzines et magazines, il y a vraiment de quoi faire tourner la tête. Pour ceux que les publications traditionnelles ne réussissent plus à émouvoir ou à intéresser, l’Expozine est l’endroit tout indiqué. Le Cosmographe, revue de poésie et de photos initiée par Sébastien B. Gagnon et Shawn Cotton, rassemble pour son premier numéro des auteurs établis et émergents, notamment Jacob Wren, Jean-Marc Desgent ou Roger des Roches. Sinon, connaissez-vous Carrousel, Vallum ou Fuse? Vous ne saurez plus où donner de la tête.

On est bilingues à Expozine, car il y a également plusieurs créateurs et éditeurs anglo-montréalais. L’occasion de voir aussi ce qui fait se fait de ce côté-là. Plusieurs librairies indépendantes, anglos et franco sont aussi sur place, et peut manger un morceau et boire une petite bière en déambulant dans les allées. Si celles-ci sont trop encombrées, comme c’est souvent le cas, arrêtez-vous à la «Reading room» et feuilletez les trouvailles que vous avez faites.

Si j’adore l’Expozine, il y a tout de même quelques bémols, notamment le peu d’espace. Certains exposants sont tellement collés les uns sur les autres, qu’il est difficile de les approcher, si on est en heure de pointe, encore moins discuter avec eux. Il faudrait un espace plus grand, plus aéré, pour profiter au maximum de l’expérience. Car, sans conteste, c’est de discuter avec les exposants, le plus grand plaisir d’un événement comme l’Expozine.

Petite histoire de l’Expozine

C’est avec la création en 1998 du collectif d’écrivains, d’artistes et de micro-éditeurs, Archive Montréal, que commence l’aventure d’Expozine. Ceux-ci voulaient sentaient l’urgence de faire la promotion et de préserver la culture indépendante montréalaise qui souffraient de déficit de représentation.

En 2001, le collectif lance d’abord Distroboto. Vous savez ces anciennes distributrices de cigarettes habilement transformées pour vendre des échantillons miniatures d’oeuvres d’art, de bouquins, films ou de micromagazines. Au coût de 2 $, les oeuvres d’art trouvent rapidement preneurs et la première distributrice attire même l’attention du New York Times. À l’heure actuelle, il y a une douzaine de distributrices à Montréal, et une dans la ville de Poitiers, en France.

L’Expozine arrive en 2002 avant le même but que le collectif Archive Montréal: rassembler et promouvoir le milieu de l’édition indépendante montréalais. À sa 11e édition, Expozine est maintenant une vitrine incontournable pour les petites maisons d’édition, les auteurs, les artistes autopubliés, les collectifs littéraires ou les bédéistes. Depuis 2006, sont également également remis les prix Expozine de l’édition indépendante.

Expozine

Les 16 et 17 novembre
À l’Église Saint-Enfant-Jésus (5035, Saint-Dominique)
http://expozine.ca

Écrit par: Annabelle Moreau

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