«Dans la peau de…» Nadine Marchand à l’occasion de Montréal Complètement Cirque 2016

1- La 7^e édition de Montréal Complètement Cirque, qui se tiendra jusqu’au 17 juillet, présente du cirque en ville durant 11 jours à Montréal. D’où est partie cette idée fort originale d’aller à la rencontre du public autant en salle qu’à l’extérieur?

«L’idée de départ de ce festival unique à Montréal, capitale international des arts du cirque, c’est de rendre la ville, ses rues, ses quartiers, ses cours, ses ruelles, ses balcons complètement cirque. Pour que les gens, les citoyens, les touristes se l’approprient et deviennent eux-mêmes complètement cirque. Pour ça, on propose donc une programmation en salle et à l’extérieur; en salle, on présente ce qui se fait de mieux en cirque à travers le monde pour faire découvrir au public ce que sont les arts du cirque en 2016. Il y a des spectacles de partout dans le monde, mais aussi des spectacles québécois, car le festival est une excellente vitrine pour les artistes d’ici. Dépendant de la forme des spectacles, ils sont présentés dans une grande salle comme la TOHU, magnifique et unique au Canada, ou dans une salle plus intime, comme le Théâtre de Quat’Sous.»

«Ce qui était vraiment important pour nous, c’était d’amener le cirque dans la rue, d’où vient le cirque. Rencontrer les gens, amener le cirque vers le public dans les quartiers et dans notre territoire (le pôle Quartier Latin du Quartier des spectacles) pour que les gens le découvrent et aient une certaine proximité avec les artistes; comme c’est le cas avec les Minutes Complètement Cirque, où les artistes vont à la rencontre du public et leur font découvrir cet art que souvent ils ne connaissent pas et les éblouir, les emballer, leur faire vivre une expérience à la fois intime et grandiose.»

2- Y a-t-il des nouveautés en termes de performances, de spectacles ou de numéros qu’on retrouve au sein de la programmation cette année pour une première fois?

«Chaque spectacle est complètement nouveau. Dans la façon d’explorer un numéro, tout est nouveau. Les troupes se l’approprient et le mettent en scène. Une chose particulièrement nouvelle cette année est de la compagnie Gandini Juggling, qui va à la rencontre de la jonglerie et du ballet classique: du jamais vu! Le fondateur Sean Gandini a réalisé que les mathématiques étaient la base de ces deux formes d’expression. Mais dans chaque spectacle, il y a des choses nouvelles. Dans Pour le meilleur et pour le pire, ils arrivent dans une petite auto qui joue un rôle primordial au sein du spectacle, en plus des numéros de cirque, de l’émotion. On ne l’a jamais vu de cette façon-là! Tout est toujours nouveau! Sur la rue, nous avons cette année un funambule; nous n’avons jamais eu un funambule sur un fil de fer, à 50 pieds de haut. Un véritable funambule, comme il n’y en a que quelques-uns au Canada.»

3- Qui sont-ils ces acrobates et circassiens qui n’ont pas froid aux yeux : viennent-ils du Québec ou sont-ils pour la plupart des artistes de l’étranger?

«Dans les troupes qui viennent de l’étranger, évidemment, on retrouve des étrangers, certains d’entre eux ont étudié à Montréal, d’autres pas. Dans Cirque Aïtal, par exemple, on retrouve un Français et une Finlandaise. Dans The Elephant in the Room, on retrouve des gens qui ont étudié à Montréal et d’autres en Belgique. Ils viennent vraiment d’un peu partout à travers le monde. Dans les Minutes Complètement Cirque, on retrouve des gens de toutes nationalités, bien sûr, mais la plupart ont étudié ou étudient toujours à l’École nationale de cirque de Montréal.»

4- Quel serait le projet le plus fou jamais réalisé, parce qu’ambitieux, que vous aimeriez présenter plus que tout au monde à l’occasion du festival?

«Que tous les quartiers deviennent complètement cirque. Je rêve de voir des chapiteaux partout et qu’en survolant la ville en avion on ne voit que leurs couleurs!»

5- Pour l’édition 2016 de Montréal Complètement Cirque, quelles seraient vos 5 suggestions de spectacles à voir à tout prix?

«Tout d’abord, le magnifique Cirque Aïtal, qui présente Pour le meilleur et pour le pire, dans lequel deux amoureux nous invitent dans leur vie d’acrobates. Coup de cœur total pour ce duo qui allie rock ‘n’ roll, poésie et humour. Sous chapiteau à la TOHU jusqu’au 17 juillet».

«Il ne faudrait pas manquer l’élégant 4X4 Ephemeral Architectures de Gandini Juggling, qui ont connu un vif succès avec le merveilleux Smashed (présenté au festival en 2013). Les virtuoses britanniques réalisent ici un tour de force avec ce spectacle sublime: marier la jonglerie et le ballet. Au Théâtre Outremont du 14 au 17 juillet.»

«Le raffiné The Elephant in the Room de Cirque Le Roux, met en scène la divine Miss Betty qui nous reçoit dans son salon des années 30. Esthétisme et folie joyeuse s’entremêlent dans un cirque résolument différent qui n’est pas sans rappeler le film noir hollywoodien. Au Théâtre Outremont jusqu’au 13 juillet.»

«Bromance, un spectacle où les 3 acrobates talentueux et téméraires de Barely Methodical Troupe, se font des démonstrations de force en laissant entrevoir une tendresse maladroite et l’amitié entre gars. Tout ça baigné d’humour british. Au Théâtre Centaur du 9 au 14 juillet.»

«Et finalement, Knee Deep de la troupe australienne (ah! Ces Australiens!) Casus Circus, qui présente, dans un décor simple et sur des airs de dream pop islandaise planante et de jazz, un spectacle brut empreint d’une grande finesse. À l’ESPACE GO du 13 au 17 juillet.»

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