SortiesDans la peau de
Crédit photo : Monsieur Coms
1. Est-ce que ça a toujours été LE plan de vivre de ton art? Parle-nous un peu de ton parcours professionnel.
«En fait, c’était un rêve. Je n’avais aucune idée que ce serait un jour possible pour moi. J’ai étudié en arts et en graphisme au cégep, mais sans savoir exactement ce que je voulais faire. J’hésitais à changer de programme pour devenir sexologue; je savais que je voulais faire des illustrations, mais ça me semblait presque impossible d’en vivre confortablement.»
«Bref, J’ai acheté ma première machine à tatouer vers 17 ans, sans plan précis. J’étais passionnée du tatouage et j’aime vraiment essayer toutes les formes d’arts. J’ai commencé à tatouer sur des pamplemousses, sur moi et sur des amis une fois de temps en temps, mais rien de plus. (Je ne conseille à personne de suivre ce parcours, ce n’est pas sécuritaire et un apprentissage professionnel est la bonne façon de commencer).»
«Il y a 3-4 ans, j’ai eu des changements vraiment merdiques dans ma vie et je n’avais plus envie de dessiner et de tatouer. Je me remettais énormément en question. Ç’a été l’une des pires périodes de ma vie, mais l’une des meilleures pour apprendre à me connaître et pour grandir. C’est là que je suis retombé en amour avec l’illustration et que j’ai commencé à vraiment dessiner ce que je voulais. Les réactions étaient vraiment positives, parce qu’apparemment je ne suis pas la seule fille cochonne qui a des hauts et des bas et qui déteste la plupart des humains!»
«J’ai ensuite eu la chance de me faire offrir un travail au Tattoo Lounge Mtl et je dirais que c’est vraiment là que j’ai commencé à vivre de mon art à 100%. J’ai ensuite ouvert mon magasin en ligne dans l’année qui a suivi et c’est maintenant ma première source de revenus!»
2. Certains thèmes reviennent fréquemment dans tes illustrations, notamment la femme, la sexualité, le diable et le regard des autres. Pourrais-tu nous parler un peu de tes inspirations artistiques?
«Mes dessins me représentent beaucoup. Si ce n’est pas moi, c’est inspiré par les personnes qui m’entourent, les choses que j’aime et qui me font rire. D’où le thème de la femme: elle vient me rejoindre, puisque évidement je suis une femme, mais aussi parce que c’est difficile parfois d’être une femme, haha! Nous sommes vues comme des objets sexuels, mais nous sommes constamment slut shamed. C’est possible d’être trop nue, trop habillée, trop grosse, trop maigre, trop maquillée, pas assez maquillée, et la liste est longue…»
«Donc, moi, je mets ma version de la vraie femme en valeur, celle qui est elle-même, qui a des désirs et des besoins, qui est vraie, et qui aime la pizza et le weed, une bad girl ou juste une fille bien normale, selon moi. Le diable, c’est parce que les garçons, ça pue, haha! Non, mais je veux que la femme ait toujours le rôle principal dans mes illustrations.»
3. Tu travailles souvent en oneline, c’est-à-dire que tu crées un dessin grâce à une seule ligne sans jamais lever la main. Pourquoi cet intérêt de ta part pour ce style de dessin?
«Je dessine énormément. C’est un besoin pour moi de créer des choses; c’est thérapeutique. Alors, parfois, ça devient ennuyant et je cherche des nouvelles choses. Voilà comment sont venus les onelines. Faire des dessins complexes sans lever le crayon, c’est un peu comme un jeu pour les geeks comme moi.»
4. Quel genre de design est-ce que tu préfères dessiner ou tatouer?
«J’ai la chance de pouvoir choisir mes projets de tatouage. Présentement, je booke seulement mes illustrations, donc c’est clair que je suis contente à chaque projet. L’illustration est vraiment mon premier amour, parce que je n’ai pas besoin de plaire à personne, c’est vraiment pour moi et, après, si on aime ou pas, je m’en fous. Mon moment préféré, c’est quand j’ai une idée claire dans ma tête et que je m’apprête à la mettre sur papier.»
5. Tu as un following assez impressionnant sur Instagram avec plus de 138 000 abonnés! Qu’est-ce que tu apprécies le plus dans cette relation avec tes fans et ce que tu apprécies le moins?
«Je n’en reviens pas encore, je suis comblée. J’adore rejoindre autant de personnes en étant le plus vraie possible avec moi-même. Je reçois énormément d’amour, c’est fou. C’est clair que ça reste un travail, parce que je ne suis pas la plus grande admiratrice des réseaux sociaux (je n’aurais probablement pas de compte si ce n’était pas de mon travail.) Au final, c’est donnant-donnant, Instagram m’a tellement apporté beaucoup d’opportunités incroyables, mais en échange, je dois passer d’une à plusieurs heures par jour à travailler mon feed…»
Pour consulter nos précédentes chroniques «Dans la peau de…», visitez le labibleurbaine.com/Dans+la+peau+de…
L'événement en photos
Par Mélodie Perrault