Peaches au festival Pop Montréal: la reine de l’électrotrash enflamme les planches de l’Église Saint-Enfant Jésus – Bible urbaine

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Peaches au festival Pop Montréal: la reine de l’électrotrash enflamme les planches de l’Église Saint-Enfant Jésus

Peaches au festival Pop Montréal: la reine de l’électrotrash enflamme les planches de l’Église Saint-Enfant Jésus

Publié le 21 septembre 2012 par Caroline Lévesque

Crédit photo : www.peachesrocks.com

Jeudi dernier, Peaches s’est offerte à son public sans la moindre inhibition lors du festival Pop Montréal. La chanteuse et DJ de 44 ans est un phénomène incongru, et bien qu’elle soit aux antipodes de certains de ses collègues DJ, elle a réussi à faire sa marque dans l’industrie et à se forger un trône propre à elle.

La Torontoise était définitivement la reine de la soirée dans ce sous-sol de l’Église Saint-Enfant Jésus, sur la rue Saint-Dominique. Elle est arrivée vers 1 h 45 en grande pompe pour exécuter son DJ set, habillée d’un costume aux seins multiples agrémentés de tête de poupées en guise de mamelons. Peaches est définitivement l’antithèse de la Barbie «propre» et naïve et ce costume à tétines est devenu en spectacle sa marque de commerce.

Dès sa première chanson, elle s’est mise debout sur la table, et son regard en disait long sur son état. Un regard perdu, intoxiqué, mais elle a su tout de même garder le contrôle de la soirée et avait définitivement son public entre les mains. Elle a joué plusieurs chansons de ses albums I Feel Cream, Fatherfucker et Impeach My Bush dans un son électro modifié par ses élans de DJ par rapport aux pièces originales. En effet, on pouvait reconnaître ses chansons par les paroles, et celles-ci étaient ponctuées d’un rythme beaucoup plus électrotrash que sur ses albums, avec des tonalités qui flirtaient parfois avec le techno trance. Certaines chansons avaient des rythmes dubstep et même hip-hop. Le registre musical de Peaches n’a pas de frontières et elle raffine sous tous ses angles son style, qui est difficile malgré tout à placer dans une catégorie bien précise.  Bref, en spectacle, ses pièces n’avaient presque rien à voir avec son anthologie habituelle.

Et Peaches, de sa personne, sait rajouter de l’éclectisme à son univers musical: elle a ouvert en tout quatre bouteilles de champagne pour projeter le liquide sur son public qui se laissait arroser en dansant. Elle a fini ce rituel en abreuvant directement les gens dans la première rangée à coup de grosses gorgées bien alcoolisées. Et ironiquement, de son côté, elle s’hydratait avec un verre d’eau… Elle a ouvert un sac de pains blancs, qu’elle a distribué à la foule devant elle comme la manne. Il y avait là beaucoup de métaphores à faire avec les saintes Écritures. En effet, dans ce vieux sous-sol de l’Église Saint-Enfant Jésus, elle a ponctué ce geste symbolique en formulant à son public: «buvez, et mangez si vous avez faim!».

Peaches ne tient définitivement pas à son image et on ressent un certain je-m’en-foutisme bien conscient sur scène. En spectacle comme sur ses albums, elle a ce souci de liberté sexuelle pour tous: hommes, femmes, transgenres. Malgré ses airs d’insouciance due à son statut de chanteuse électrotrash/rock, Peaches entretient un discours politique à travers son art et remet en question la notion du genre sexuel bien figé, et elle-même aime entretenir une certaine ambiguïté quant au sien. En spectacle, elle se laisse toucher par ses admirateurs et admiratrices qui désirent tous une parcelle d’elle.

Elle a conclu cette soirée de «trashitude» dans ce lieu culte aux environs de 3 h du matin avec la chanson Private Dancer de Tina Turner, avec un col en cuir autour du cou et un énorme collier à chaînes qu’elle faisait tournoyer autour de sa nuque pendant de longues secondes comme un cerceau. Le tout agrémenté de lunettes de rockstar. Cette nuit-là, tous en ont définitivement eu pour leur argent.

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