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Crédit photo : Éric Dumais
Dès les premières secondes, Papa Roach a établi sa ligne de défense avec le titre «Burn», qui figure sur Time For Annihilation, l’un des albums les moins marquants de leur carrière. Ne perdant pas trop de temps de ce côté-là, Coby et ses comparses ont attaqué prestement la nouveauté avec «Silence is the Enemy», dans laquelle le proverbe «la parole est d’argent, le silence est d’or» semble ne pas du tout s’appliquer. Puis «Blood Brothers» a suivi, concluant en beauté ce premier bloc qui n’a pas manqué de nous rappeler à quel point l’album Infest est toujours de la bombe, treize ans après sa sortie.
C’est la chanson «Between Angels and Insects» qui a sorti la foule de sa torpeur. En forme, le chanteur de la formation avait envie d’un public plus réactif, c’est pourquoi il a demandé aux plus aventureux de s’agenouiller par terre, avant qu’ils se relèvent en sautillant à son signal. L’effet a semblé être à la hauteur de ses attentes, puisqu’il ne s’est pas gêné pour donner d’autres défis à un public plus que réactif. «Where Did the Angels Go» et «Forever» ont suivi, forçant les spectateurs à chanter à tue-tête les paroles qu’ils connaissaient déjà par cœur.
Les deux pièces suivantes, «Leader of the Broken Hearts» et «Still Swingin’» ont elles aussi provoqué une salve d’acclamations de la part du public, plus féminin cette fois-ci. Durant le morceau «Born with Nothing, Die with Everything», Jacoby a présenté ses musiciens, mettant son bassiste Tobin Esperance en valeur, lequel ne s’est pas fait prier pour offrir un solo de basse plus que groovy. Idem pour le batteur Tony Palermo et le guitariste Jerry Horton, qui ont eux aussi fait étalage de leur talent. Puis Coby s’est présenté lui-même en imitant le couplet de la pièce «Infest»: «My name’s Coby Dick / Mr Dick if you’re nasty / Rock a mic / With a voici that raspy». Que de bons souvenirs!
Avec une pointe d’humour, Jacoby a parlé de leurs plus récents concerts à travers le Canada, ne manquant pas de dénigrer le manque d’entrain du public de Vancouver, Calgary et Edmonton. Moment cocasse, et ce, même si on se doute bien qu’ils doivent dire le même discours partout où ils passent! Après avoir repris ses esprits et exigé un old school circle pit, Coby a démarré «…To Be Loved» avec le célèbre couplet «Hey oh, let’s go» des Ramones en guise d’introduction.
«Are you ready to reach the next level?», a-t-il demandé, éreinté mais avec le sourire aux lèvres. La foule était en effet prête à tout et avec «Getting Away with Murder», «Dead Cell» et «Last Resort» en clôture de spectacle, il n’y avait pas meilleur digestif pour terminer la soirée en beauté. Après les derniers screams de la pièce finale, Papa Roach a salué la foule sans demander son reste. Il est rare qu’un groupe, de nos jours, quitte la scène sans même revenir pour un rappel, mais le quatuor a livré un enchaînement de seize pièces qui ont chacune valu tout leur pesant d’or.
Plusieurs se demandaient dans quel état ils allaient retrouver Papa Roach hier soir, car ils ont effectivement atteint leur apogée au tournant des années 2000 avec leur album phare Infest, mais il reste que malgré quelques coups de gueule, les gars de Papa Roach ont prouvé que leurs nouvelles pièces, quoiqu’en dise les détracteurs, assuraient solidement devant public. La mise en scène n’était peut-être pas tape-à-l’œil, le décor étant seulement composé d’un immense wallpaper représentant la couverture du nouvel album, mais Papa Roach a mûri et les problèmes aux cordes vocales de Coby n’ont pas semblé lui jouer de mauvais tour, fort heureusement!
Age of Days
Pâle copie de Three Days Grace et Seether, le groupe canadien Age of Days s’est produit au tout début de la soirée. Débutant sa prestation avec «Bombs Away», premier single et pièce inaugurale de son opus Radioactivity, Age of Days s’est gâté avec les morceaux les plus accrocheurs de son opus tels que «Ready to Go», «Live Out Loud», «Broken» et «Justify». Penchant plus vers le genre alternatif populaire avec une multitude de tubes formatés pour les chaînes radiophoniques, il y a fort à parier qu’Age of Days tombera vite dans l’oubli d’ici quelques années, à moins d’un retour fracassant et d’une signature plus personnalisée. Avec ses lunettes fumées et son manteau de cuir trop petit pour sa taille, le chanteur avait tout simplement l’air d’être mal à l’aise sur scène, alors que ses musiciens multipliaient les gestuelles clichés qui nous ont confirmé qu’ils avaient eux aussi du chemin à faire avant d’avoir un certain taux de crédibilité sur scène.
Pop Evil
Formée dans le Michigan en 2001 par le chanteur Leigh Kakty, la formation américaine Pop Evil a brassé la cage du public au parterre et même ceux assis confortablement au balcon. Armés de guitares aux sonorités métal alternatif et de refrains hyper accrocheurs rendant accessible la majorité de son répertoire, force est d’admettre que la musique de Pop Evil ressemble drôlement à celle de leur hôte, mais aussi à celle d’Atreyu, de Bullet For My Valentine et de Killswitch Engage. En peu de temps, le quintette a réussi à décoiffer les spectateurs en jouant les titres «Deal With the Devil», «Torn to Pieces» et leur succès «Trenches», qu’on retrouve sur leur plus récent album intitulé Onyx. Avec un petit clin d’œil d’une minute à peine à la célèbre «Eye of the Tiger» de Survivor, les musiciens ont évidemment donné le ton à une soirée qui s’annonçait déjà fort bien, mais ils ont encore un peu de chemin à faire pour imposer une signature plus personnalisée encore.
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. Burn
2. Silence is the Enemy
3. Blood Brothers
4. Give Me Back My Life
5. Between Angels and Insects
6. Where Did the Angels Go?
7. Forever
8. Leader of the Broken Hearts
9. Still Swingin’
10. Born with Nothing, Die with Everything
11. Scars
12. Lifeline
13. …To Be Loved
14. Getting Away with Murder
15. Dead Cell
16. Last Resort