«Nabucco» de Verdi, sous la direction de Leigh Holman, à l'Opéra de Montréal – Bible urbaine

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«Nabucco» de Verdi, sous la direction de Leigh Holman, à l’Opéra de Montréal

«Nabucco» de Verdi, sous la direction de Leigh Holman, à l’Opéra de Montréal

L'éternel cri du chœur pour la liberté

Publié le 18 septembre 2014 par Marie-Hélène Proulx

Crédit photo : www.operademontreal.com

Saviez-vous que l'air «Quand je chante, je chante pour toi liberté!» était une variation poétique, sur le même thème, de l'un des plus célèbres opéras de Verdi? Mais il ne s'agit là que quelques notes de la tragédie chantée de Nabucco, qui sera présentée en langue originale à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place-des-Arts, dès le 20 septembre, à 19h.

À ce que l’on raconte, les Italiens de l’époque, qui entendaient ces hymnes où les Hébreux qui, quelques 600 ans avant Jésus-Christ, s’exclamaient «Salue les rives du Jourdain, – Les tours abattues de Sion… – Oh ma patrie si belle et perdue! – Ô souvenir si cher et funeste!», ne pensaient pas tant à l’oppression que faisait régner sur eux le roi de Babylone, mais plutôt aux Autrichiens ceux qui régnaient sur leur propre pays et occupaient jusqu’à ses balcons, durant leur soirée d’Opéra.

Cette partie de l’histoire trouve son origine en 1841, alors qu’un compositeur dépressif, à l’âme patriotique, tente de survivre à la mort de sa femme et au succès mitigé de son premier opéra. Sur sa table, un livret, laissé par son impresario, et une page qui s’ouvre sur le désespoir d’un tyran trahi et inquiet pour sa fille adorée, mais surtout l’hymne d’un peuple assoiffé de liberté.

Contre toute attente, de cette rencontre entre l’homme à l’esprit révolté et la rage d’un peuple jaillira, un an plus tard, le fameux air Va, pensiero, par lequel Verdi sera intronisé au monde des plus grands compositeurs d’opéra de l’histoire. Depuis, les révolutions ont passé, mais le vent de liberté a gardé sa fougue, jusqu’à s’incarner dans les mots de baryton Paolo Gavanelli, qui interprétera le tyran Nabucco.

Pas question alors, pour les opéras de Philadelphie, de Washington et du Minnesota, qui se sont joints à l’Orchestre métropolitain de Montréal pour cette production, de faire abstraction de ce pan de l’histoire italienne. Ils reprendront donc la mise en scène créée par Thaddeus Strassberger, qui, sans trahir le texte original, introduit dans sa figuration certains personnages représentatifs des tensions de l’époque.

Ce sera à Leigh Holman que reviendra le défi de diriger et d’harmoniser les échanges entre ces voix d’opprimés et celle du désespoir de leur tyran, dont l’esprit oscillera entre l’arrogance et la compassion, à travers les pactes secrets et la menace de la folie pure.

Heureusement, pour se retrouver à travers ces intrigues, les spectateurs montréalais pourront compter sur des surtitres en français et en anglais. Une petite demi-heure avant la levée du rideau, les plus passionnés pourront même s’initier à la symbolique et à la structure musicale de l’œuvre grâce à la mise en contexte proposée dans la langue de Molière par le musicologue Pierre Vachon, dans la salle Piano Nobile.

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