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Crédit photo : Carolyne Vallieres et Hans-Peter van Velthoven (gracieuseté www.facebook.com/muse)
C’est probablement cette même affection (frôlant le culte pour certains), et le fait que bon nombre d’entre eux connaissaient leurs paroles par coeur, qui aura permis aux quelque 16 000 spectateurs de passer un moment privilégié et, peut-être sans fausses notes, en compagnie de la bande conduite avec doigté par le chanteur, guitariste et pianiste à ses heures Matthew Bellamy. Mais avec un certain recul, surtout si on raye du tableau d’ensemble tout le fard de la mise en scène, il y avait sous la signature artistique quelques bémols non négligeables, en particulier ces multiples temps morts entre les chansons qui cassaient le rythme d’un concert qui aurait pu être une dose en continu d’énergie rock.
Par le passé, ils ont déjà réussi à nous conquérir toute une soirée durant, on se souvient, du moins pour ceux qui y étaient, des tournées The Resistance Tour et The 2nd Law World Tour, où Muse avait mis le paquet, littéralement. Pour la tournée actuelle, visant à mettre en lumière les pièces de Drones, leur septième album, ils ont néanmoins vu grand en contactant la compagnie montréalaise Moment Factory, qui s’est imprégné de la vision futuriste du groupe afin d’offrir une scénographie à la fine pointe de la technologie: scène circulaire pivotante à 360 degrés avec éclairage au sol, quatre écrans transparents en suspension de chaque côté de la scène, une armée de drones (qui ressemblaient à des soucoupes volantes) qui tournoyaient dans les airs, deux passerelles, qui occupaient toute la patinoire du Centre Bell, bref tout y était pour que Muse nous en mettent plein la vue.
Le trio, devenu quatuor le temps de la tournée, a cassé la glace avec «Psycho» et «Dead Inside», deux morceaux qui ne sont pas réellement marquants, mais qui ont néanmoins servi à mettre la table. L’énergie a réellement circulé durant «Hysteria», un souvenir d’Absolution qui remonte déjà à 2003. Chaque chanson avait droit à son éclairage ou à ses projections, mais c’est définitivement durant «The Handler» que la signature de Moment Factory s’est fait sentir: deux mains géantes d’un marionnettiste sans corps, mais animé d’une âme infâme, sont apparues au-dessus de Matt Bellamy et Chris Wolstneholme, comme s’ils étaient manipulés par une force supérieure, un régime totalitaire. Voilà un effet pour le moins réussi et visuellement «bien envoyé».
Même si les préludes auraient mérité d’être écarté du programme, on comprend que toute la machinerie derrière la scénographie devait se mettre en place, Muse a livré la marchandise, exécutant une «Map of the Problematique» avec brio, avant d’enchaîner avec «Supermassive Black Hole» que les fans chantaient à tue-tête. De gros ballons noirs ont été lancés dans les airs durant «Starlight», autre bon coup de Black Holes and Revelations, alors que la finale de «Time Is Running Out» aurait pu mener à une ovation, mais les Britanniques ont préféré couper court en enchaînant avec «Uprising», surfant sur l’énergie rock, attitude qu’ils auraient dû adopter dès le coup d’envoi.
Nul besoin de dire que la pièce «Mercy» fut celle où l’apothéose était à son comble, les confettis en forme d’humains fusant de partout, et que la pièce épique «Knights of Cydonia» clôturait avec brio ce concert haut en couleur. Déposant cette fois sa guitare avec soin (car Matt Bellamy en a lancé une autre sans ménagement au cours du spectacle), la figure de proue du groupe a salué la foule, l’air touché, ses acolytes faisant de même de leur côté, avant de se retirer devant les applaudissements d’une foule qui a semblé très satisfaite de sa soirée.
X Ambassadors
Les New-Yorkais de la formation X Ambassadors sont des habitués de la métropole, le quatuor ayant déjà mis les pieds au Petit Campus, à L’Olympia puis au Centre Bell deux années de suite; et à voir les fidèles attroupés tout autour de la scène, ils en ont fait du chemin en à peine trois ans, comme ils en ont conquis des coeurs également. Hier soir, le quatuor a livré une prestation satisfaisante de huit pièces, les frères Sam et Casey Harris multipliant les chorégraphies (il suffit de les voir bouger avec leur corps pour se laisser aller nous aussi) pour inciter la foule à lâcher son fou. L’amphithéâtre du Centre Bell, surtout avec la moitié de la salle vide, n’aidait en rien la circulation des décibels, mais on reconnaissait bien les morceaux (moins les textures), et c’est ça l’important. Malgré une entrée en matière plutôt smooth avec «Loveless» puis «Hang On», les gars ont ensuite rééquilibré leur prestation avec «Love Songs Drug Songs», «Unsteady» et «Renegades», invitant les Montréalais à chanter avec eux. Il n’est pas trop tard pour les découvrir, si jamais: www.xambassadors.com.
À l’heure où ces lignes ont été écrites, il restait toujours quelques billets à vendre pour la supplémentaire, qui aura lieu ce soir dès 19h30. Visitez le www.evenko.ca/muse.
L'événement en photos
Par Gracieuseté www.facebook.com/muse
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. Drones
2. Psycho
3. Dead Inside
4. Hysteria
5. Bliss
6. Isolated System
7. The Handler
8. Map of the Problematique
9. Supermassive Black Hole
10. Prélude
11. Starlight
12. Apocalypse
13. Drones
14. Madness
15. Undisclosed Desires
16. JFK
17. Reapers
18. Time is Running Out
19. Uprising
20. The Globalist
21. Drones
Rappel
22. Mercy
23. Knights of Cydonia