Montréal a confirmé son «Heavy Love» pour Serena Ryder au Théâtre Corona Virgin Mobile – Bible urbaine

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Montréal a confirmé son «Heavy Love» pour Serena Ryder au Théâtre Corona Virgin Mobile

Montréal a confirmé son «Heavy Love» pour Serena Ryder au Théâtre Corona Virgin Mobile

Publié le 8 mars 2013 par Alice Côté Dupuis

Dossier photos – C’est au Théâtre Corona Virgin Mobile que la magnifique Serena Ryder est venue présenter son nouvel album Harmony, et ce, deux ans après sa dernière visite dans la métropole. D’une grande générosité autant dans le nombre de chansons interprétées que dans son attitude et ses interactions avec le public, la chanteuse canadienne a démontré beaucoup d’amour à son public qui le lui a bien rendu.

Devant une foule en délire qui s’attendait à la magnifique pièce «For You» en ouverture, entendant sa douce mélodie entamée par les quatre musiciens déjà en place, Serena Ryder s’est un peu laissée désirée avant d’arriver comme une bombe et d’entonner, sans attendre et à la surprise générale, «What I Wouldn’t Do», la chanson qui ouvre Harmony. Avec une énergie déjà contagieuse et un sourire en coin pendant que le public chantonnait les «Ooh Ooh» présents presque tout au long de la pièce, la chanteuse n’a pas tardé à faire savoir à ses fans montréalais à quel point elle était heureuse de se produire dans la ville.

Interprétant sur fond de guitare électrique omniprésente et de batterie bien rythmée  neuf chansons sur les dix présentes sur son dernier opus, l’auteure-compositrice-interprète a également ravi ses admirateurs des premiers jours en offrant quelques pièces issues de son précédent album, Is it Ok?. C’est d’ailleurs dès la deuxième chanson que le public a pu reconnaître un «All for Love» revisité, davantage rock que dans sa version originale, mais s’intégrant beaucoup mieux dans le style d’Harmony. Un travail d’adaptation afin d’offrir au spectacle une cohérence dans les styles et d’éviter le clash entre son quatrième album plus pop et entraînant, et son troisième, plus folk et acoustique. Cet effort a été grandement apprécié tout au long de la soirée, lors de son interprétation de «Little Bit of Red» plus électrique, mais surtout en rappel, alors qu’elle a entamé la douce et touchante «Weak in the Knees». Seule sur scène, avec sa guitare acoustique, la chanteuse a toutefois vu son groupe revenir pour donner à la pièce une finale forte et mémorable, durant laquelle Serena Ryder et sa claviériste-choriste ont sorti de nulle part des baguettes de batterie, tapant à l’unisson et avec vitalité sur leurs tambours respectifs.

Critique-du-spectacle-Serena-Ryder-Théâtre-Corona-Virgin-Mobile-Harmony-Bible-UrbainePresque en transe durant «Call Me», Serena Ryder a également prouvé que, pour elle, performer est un véritable plaisir. Dansant, sautant, se promenant d’un côté et de l’autre de la scène et effectuant quelques petits solos de guitare plutôt réussis, la chanteuse s’est donnée comme jamais, visiblement encouragée par les applaudissements nombreux et bruyants du public montréalais. Pour accentuer ses mouvements, une jupe à longues franges entourait ses hanches et ses jambes, faisant virevolter le tissu dans tous les sens à chaque mouvement. Contrairement au style d’Is it OK?, où la guitare acoustique était l’élément central de ses pièces, Serena Ryder peut maintenant se permettre, avec les mélodies plus pop rock et certains sons enregistrés par ordinateurs, de délaisser son instrument pour danser et s’amuser, ce qu’elle a fait avec un plaisir apparent. Elle a même manifesté son bonheur en interprétant «Heavy Love», l’une de ses favorites sur l’album, en effectuant une chorégraphie, mimant les paroles «falling like rain» et «burning like fire» avec ses mains et invitant le public à faire de même.

Malgré les quelques techniques vocales plus difficiles employées dans les pièces d’Harmony et le fait qu’elle bouge énormément, la justesse vocale de Serena Ryder est impressionnante. Tout comme la puissance de sa voix, qui n’aurait pas besoin d’être amplifiée si la musique l’accompagnant n’était pas si forte. La Canadienne est une artiste vraie et une vraie artiste, puisant dans ses influences, comme l’une de ses favorites, Ella Fitzgerald, l’inspiration pour ses chansons. C’est ainsi qu’est née «For You», au début langoureux, et pour laquelle Ryder a enfilé un énorme chapeau à la Holly Golightly, pour se mettre dans l’esprit des années 40 et 50, celles qu’elle préfère. Si le public n’avait pas déjà été debout, une véritable ovation aurait suivi sa performance, tant la foule a applaudi chaleureusement et longuement.

Critique-du-spectacle-Serena-Ryder-Théâtre-Corona-Virgin-Mobile-Harmony-Bible-Urbaine« I could do this aaaaaall night! » s’est-elle exclamée, avant d’entamer son premier extrait, «Stompa», au grand plaisir du public. Hyper dynamique, c’est sur cette invitation à la danse que Ryder a clôt son magnifique spectacle, après s’être donnée corps et âme durant plus de deux heures et avoir offert des performances mémorables. Parmi celles-ci, il faut retenir également son interprétation de «Too Close», d’Alex Clare, durant laquelle elle sautillait presque comme un indien, et sa pièce «Please Baby Please», pour laquelle sa grande amie Maia Davies, du groupe Ladies of the Canyon, l’a rejoint. Ce duo a offert un beau moment de complicité entre les deux chanteuses, visiblement heureuses de se retrouver et de chanter ensemble.

En revenant pour un rappel, Serena Ryder a même eu la gentillesse d’offrir à son public québécois un couplet de sa version francophone de la pièce «Stompa», qu’elle a arrangée et qui devrait sortir dans une semaine, sur iTunes. C’est finalement sur «Sing Sing», une chanson qu’elle interprète a capella en tapant des mains et des pieds et qui date du tout premier album, Unlikely Emergency (2005), que Serena Ryder a laissé aller son public, à court de matériel après deux rappels, et sans doute épuisée d’avoir tant donné.

Danielle Duval

D’origine montréalaise, Danielle Duval est partie dans une tournée épique avec Serena Ryder. Habituellement accompagnée d’un groupe pour interpréter ses chansons de style rock alternatif, c’est seule avec sa guitare électrique, devant l’imposante foule massée sur le parterre du Théâtre Corona Virgin Mobile, que Danielle Duval est arrivée, timide. Elle a pourtant pris sa place et bien meublé la grande scène de sa voix rauque, avec dynamisme mais sensibilité également. Une belle découverte, son dernier album, Of the Valley, est disponible depuis septembre 2011.

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Appréciation: ****1/2

Crédit photo: Mylène Brisson

Écrit par: Alice Côté Dupuis

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