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Crédit photo : Katya Konioukhova
On nageait dans de la belle boucane comme au temps où l’on fumait encore dans les bars et nous les avons attendus en sirotant un rhinocéros (drink épicé au jus de gingembre).
Quand ils sont apparus sur la scène du Centre PHI, la salle comble qui se dépliait devant eux s’est immédiatement animée. On avait affaire à des fans, ça se voyait, et des amateurs du film autant que de la musique. Lors des projections qui agrémentèrent la dernière piste de la performance, on a pu voir combien les mélodies fusionnaient avec l’œuvre qui lui servait de support. Cela comme les quelques réactions en apparence incongrues chez des spectateurs qui avaient manifestement le film en tête lors du spectacle.
Par les quelques pièces offertes, Le Matos a démontré qu’ils excellaient dans la création d’ambiances et, malgré qu’ils étaient loin des prouesses musicales, cela ne voulait toutefois aucunement dire que leur prestation était dépourvue d’adresse. Leurs mélodies savent donner un élan à ceux qui l’écoutent par les alliances entre des rythmes bien construits, des mélodies qui collent et s’envolent accompagnées d’un sampling inventif. Ils s’amusent avec aisance dans un genre connu, la pop des années 80, et leur grande réussite sur le plan créatif est de ne jamais frôler l’imitation.
Voilà donc comment se déploie toute la richesse de la recherche sonore, qui transparaît dans la variété des timbres et leur organisation, érigés sur une base percussive assez classique mais solide.
Petite déception, on aurait souhaité une voix féminine en live pour incarner l’inspirante «No Tomorrow». Mais en bref, ça groove en masse, c’est du pur plaisir et de toute beauté de les voir qui tripent à fond et savent le partager, tout en se mettant au service du film.
Le buzz qui les entoure est parfaitement justifié.
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de la rédaction