Ludovico Einaudi à la salle Pierre-Mercure de Montréal – Bible urbaine

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Ludovico Einaudi à la salle Pierre-Mercure de Montréal

Ludovico Einaudi à la salle Pierre-Mercure de Montréal

Au sommet de son art

Publié le 17 mai 2013 par Éric Dumais

Crédit photo : Marie Claire Denis

C’est devant un public admiratif que le pianiste italien Ludovico Einaudi s’est produit pendant près de deux heures hier soir à la salle Pierre-Mercure de l’Université du Québec à Montréal avec un ensemble de dix musiciens qui nous ont fait vivre de véritables sensations fortes.

Dos au public, Ludovico Einaudi a pris place derrière son splendide piano noir situé à l’extrémité gauche de la scène, faisant suite à ses musiciens d’une grande polyvalence, alternant au cours du concert violons, violoncelles, mandoline, xylophone, percussions, basse et guitare dans des envolées orchestrales donnant parfois la chair de poule.

La pièce «Waterways» a marqué le départ avec une introduction tout en douceur où les violonistes et violoncellistes ont accompagné le maître de cérémonie sur un air marqué par la simplicité et la linéarité.

Les compositions «Life» et «Walk», qui figurent également sur In a Time Lapse, son plus récent album, ont donné le ton à des mélodies tout aussi soyeuses à l’oreille, au sein desquelles les cinq violons ont servi d’accompagnement, laissant aux doigts agiles de Ludovico Einaudi marquer le rythme.

Tranquillement, les deux musiciens situés tous deux aux extrémités de la scène sont entrés en jeu, incorporant à la musique classique du compositeur, devenu célèbre suite à sa participation au film Intouchables d’Éric Toledano et Olivier Nakache, des textures électroniques subtiles mais bien présentes, offrant tout le caractère cinématographique de «Time Lapse». Puis, ont suivi «Experience», «Brothers», «Underworld», «Burning» et «The Dark Bank of Clouds».

La pièce «Newton’s Cradle» a donné lieu à certains moments d’intensité qui ont contrasté gravement avec l’introduction, laquelle alternait piano et xylophone. Progressive, marquée au fer par un crescendo, la composition procurait de véritables frissons dans le dos, avec ses montées dramatiques nous faisant explorer un territoire inquiétant rarement exploré par l’artiste.

Alors que la première partie du spectacle laissait une place de choix aux nouvelles mélodies orchestrales d’In a Time Lapse, son onzième album en carrière, Ludovico Einaudi est resté seul au piano alors que ses dix musiciens sortaient de scène, pour offrir au public tout ouïe quelques compositions en solo.

Les succès «Divenire» et «Nightbook» ont clôt une prestation frôlant l’heure et demie, forçant le public à se lever de son siège pour applaudir les onze musiciens sur scène. Devant la salve d’applaudissements et d’acclamation, Ludovico Einaudi et son ensemble sont revenus se positionner derrière leur instrument, se préparant à nous offrir un rappel en guise de remerciement. Parmi les trois compositions jouées, on retient particulièrement «Eros», pour sa montagne russe d’émotions et sa finale spectaculaire.

Contrairement à son dernier passage à Montréal, où il avait pris d’assaut le Oscar Peterson Hall de l’Université Concordia en formule solo, Ludovico Einaudi a offert hier soir un spectacle musicalement impressionnant, où la polyvalence de ses musiciens a donné du corps à des mélodies parfois très similaires.

Alors que seulement quelques jeux d’éclairage ont su créer par moments de jolies ambiances, notamment ce coucher de soleil sur fond de mer pendant «Divenire», ou cet arrière-plan rouge vif pendant «Eros», on regrette seulement l’absence de support visuel, qui aurait pu récompenser autant nos tympans que nos yeux.

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