Lou Doillon et Kandle à L’Olympia de Montréal – Bible urbaine

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Lou Doillon et Kandle à L’Olympia de Montréal

Lou Doillon et Kandle à L’Olympia de Montréal

Histoires d’amour sur fond de chanson française

Publié le 20 octobre 2013 par Éric Dumais

Crédit photo : Cynthia Rondeau

Femme aux multiples parcours et aux histoires d’amour déchirantes, la chanteuse, actrice et mannequin Lou Doillon est venue présenter hier soir les chansons intimes de son album Places à l’Olympia de Montréal devant un public conquis à l’avance. Celle qui a été encouragée il y a quelques années par son réalisateur Étienne Daho était de retour dans la métropole pour une troisième fois cette année après un court passage au festival Osheaga cet été.

La soirée s’est illuminée sous les airs de la pièce «Defiant», qui a servi de coup de canon et d’amuse-gueule à ce concert qui allait être une montagne russe d’émotions, allant de morceaux plus rythmés à des ballades mélancoliques, le tout enveloppé d’un fond de chanson française qui a certainement apporté un peu de gaieté au tableau d’ensemble. Lou Doillon, enveloppé d’une longue veste qui rappelait que l’automne est à nos portes, s’est laissée aller avec «One Day After Another», une pièce sur le temps qui passe et l’impression d’avoir manqué sa chance.

Avant de jouer «Jealousy», Lou Doillon, tout sourire, s’est débarrassée de cette veste qui semblait ô combien confortable pour révéler sa frêle silhouette de mannequin. Charismatique, avec un visage révélant calme et paix, la jeune Française s’est mise à parler de la jalousie, révélant quelques pans de son intimité devant un public qu’elle semblait avoir déjà adopté: «Je dédie cette prochaine chanson à toutes les filles qui, comme moi, sont sacrément, sacrément, sacrément jalouses, d’un mur, d’une porte, voire d’absolument tout». Puis elle a enchaîné avec «Make a Sound» et le succès «ICU», qui a provoqué une salve d’acclamations en provenance du public.

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À l’aise sur une scène et en parfaite harmonie avec ses défauts et ses erreurs répétées, Lou Doillon n’a pas hésité à ouvrir son cœur, ajoutant çà et là de petits détails croustillants sur sa vie intime qui ont révélé le pourquoi et le comment de l’écriture de telle et telle chanson. Par exemple, avant de jouer «Same Old Game», elle a raconté la vision qu’elle a eue pendant qu’elle l’écrivait: «Cette chanson est une valse glauque où une femme et un homme sont rassemblés pour danser ensemble, la femme regarde l’homme et l’homme regarde ailleurs…» Toujours avec cet humour franc sur le bout de la langue, Lou Doillon est une femme qui a conscience de ses torts, mais qui n’hésite pas à rire d’elle-même pour comprendre encore mieux la complexité de son être.

Afin de mettre un peu de piquant à ce spectacle qui n’offrait rien de spectaculaire visuellement si ce n’est cinq lignes de lumières blanches qui coulaient telles des larmes sur l’arrière-scène, Lou Doillon y est allée de deux reprises. D’abord, son batteur, son guitariste et elle-même ont livré une version personnalisée de la pièce «Should I Stay or Should I Go» des mythiques The Clash, avant de jouer, un peu plus tard au cours du spectacle «I Go to Sleep» des The Pretenders. Les deux morceaux «Devil or Angels» et «Places» ont été très bien accueillis, particulièrement cette dernière durant laquelle Lou Doillon s’est agenouillée par terre, l’air en transe. À la toute fin, tous les instruments ont convergé vers une montée dramatique qui donnait le frisson.

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Au premier rappel, Lou Doillon est revenue pour offrir deux autres titres, n’oubliant pas de jouer «Real Smart», une chanson qu’elle a écrite aux petites heures de la nuit et qui raconte ces moments, dans la vie, où la gloire ne nous sourit pas et où l’on dit des choses à l’être cher en les regrettant presque aussitôt. Finalement, après avoir profité des applaudissements du public, elle est revenue une dernière fois pour interpréter une chanson acoustique à deux accords qu’elle a écrite il y a quelques années, «Addiction». Lou Doillon a invité le public à chanter avec elle ce refrain qui ressemblait drôlement au son d’une trompette, et une personne dans l’assistance s’est mise à imiter l’instrument, ce qui a conclu le concert de 70 minutes dans la bonne humeur et sur une série de rires complices.

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Kandle

C’est l’ex-Vancouvéroise et désormais Montréalaise Kandle Osborne qui a donné le ton à cette soirée intime qui s’annonçait pour le mieux dès les premiers accords joués. Démarrant sans préambule avec une nouveauté, la jeune femme de 23 ans a fait preuve de sa réserve naturelle et de ses airs félins qui ont apporté intimité et candeur à ses mélodies qui ont fait beaucoup jaser depuis la sortie de son EP en juillet 2011. Récemment signée chez Dare to Care Records, avec un album qui devrait voir le jour au printemps 2014, la fille de Neil Osborne jouit d’un buzz qui est tout à fait justifié. Avec des pièces solides telles que «Know My Name» et «Small», pendant laquelle le batteur laisser retomber une lourde chaîne en métal en guise de percussion, Kandle s’assure un bel avenir sous le soleil avec un album complet qui s’annonce des plus prometteurs. Si ce n’est déjà fait, prêtez l’oreille à son tout dernier clip «Demon» réalisé par David Valiquette, chanson avec laquelle elle a clôt sa courte prestation, vous serez conquis par sa voix angélique. http://kandle.bandcamp.com.

 

L'avis


de la rédaction

Grille des chansons

1. Defiant

2. One Day After Another

3. Jealousy

4. Make a Sound

5. ICU

6. Same Old Game

7. Questions and Answers

8. Should I Stay or Should I Go (Reprise de The Clash)

9. Devil Or Angel

10. Places

Rappel

11. I Go to Sleep (Reprise de The Pretenders)

12. Real Smart

13. Addiction

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