L'opéra «Pélléas et Mélisande» de Debussy à la Maison symphonique de Montréal – Bible urbaine

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L’opéra «Pélléas et Mélisande» de Debussy à la Maison symphonique de Montréal

L’opéra «Pélléas et Mélisande» de Debussy à la Maison symphonique de Montréal

Quand le temps se fait trop long

Publié le 10 septembre 2015 par Isabelle Lévesque

Crédit photo : Antoine Saito

L’OSM a pris un grand risque en commençant sa saison, qui plus est la dixième saison de Kent Nagano en tant que directeur musical, avec un opéra de Debussy. Un opéra, certes, mais pas n’importe quel opéra, Pélléas et Mélisande. Un risque qui n’a pas provoqué le succès escompté.

À 20h, Lucien Bouchard a ouvert la soirée. Il a prononcé un discours de remerciements envers le public, les artistes et le gouvernement provincial, pour leur grand soutien tout au long de l’année.

Après l’entrée majestueuse de Kent Nagano, la pièce a commencé. La salle semblait confiante, la hâte se ressentait, aussi. La musique était douce, lyrique; c’était un bon début. Deux solistes se sont avancés. Une jeune femme, dans sa grande robe violette, et un homme à ses côtés. C’est Mélisande et Golaud à leur première rencontre dans une forêt. L’opéra est basé sur une pièce de M. Maeterlinck, écrite en 1893, et raconte l’histoire d’amour impossible entre deux jeunes gens de la haute bourgeoisie.

Déjà au premier acte, un léger doute s’est installé chez l’auditoire. On sentait que ça tirait en longueur. L’acte I s’est terminé, l’acte II aussi, puis l’acte III, de même que la deuxième scène et tous ses actes, mais le meilleur n’arrivait pas. Les paroles sans profondeur se succédaient, pleines de rimes pauvres et de répétitions. Leur manque de couleur était si perturbant qu’on ne pouvait même pas les ignorer. Elles empêchaient le spectateur de se concentrer sur la partition pour essayer vainement d’apprécier davantage l’oeuvre. Une musique soi-disant lyrique qui était plutôt saccadée. Une tentative d’influence wagnérienne peu concluante.

S’il y a un mot pour décrire la soirée, c’est certainement le mot «lourd». Non pas lourd d’émotion comme il se devrait, mais lourd sur le coeur. Qu’une chose soit toutefois claire: ce n’est pas la faute de l’orchestre ni de son chef, bien au contraire. Sans eux, la salle ce serait probablement vidée en plein spectacle. Là au moins, ils ont attendu l’entracte. Enfin, sauf exception, quelques-uns sont partis en plein milieu du deuxième acte de la première scène…

L’orchestre a tout de même interprété à la perfection une pièce donnée, comme à son habitude, et Kent Nagano était toujours à l’aise pour le diriger. Un choeur était présent pour faire écho aux solistes, mais on ne le voyait pas dans notre champ de vision. Les musiciens étaient précis dans leur exécution, même qu’ils mettaient de l’émotion dans leur interprétation. Somme toute, ils étaient magnifiques à regarder. Mais un morceau de Debussy a déjà connu meilleur écho.

En plus de cette décision hasardeuse, l’affichage n’était pas peaufiné. On a pu apercevoir des fautes d’orthographe dans les paroles projetées sur l’écran, peu de fautes peut-être, mais des fautes tout de même, sans compter des erreurs dans l’ordre des paroles. Même si l’erreur est humaine, on parle d’un soi-disant spectacle d’ouverture grandiose et des méprises aussi prévisibles sont quasiment impardonnables.

La saison 2015-2016 de l’Orchestre Symphonique de Montréal sera sans aucun doute beaucoup plus spectaculaire que la soirée d’ouverture. Il ne reste plus qu’à réserver vos places et à compter les jours qu’il reste avant d’enfin pouvoir vous évader dans un magnifique monde tapissé de bois, de sons et d’émotions plus pures les unes que les autres.

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Par Bible urbaine

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