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Crédit photo : Brenden Friesen
C’est le récit tragique de Carmen, une femme libre qui collectionne les amants au gré des occasions qui se présentent à elle. Après une bagarre où elle blesse au couteau une autre femme, elle est envoyée en prison. Elle n’y reste guère longtemps puisqu’elle séduit le brigadier, Don José, qui la laisse s’échapper, étant fou amoureux d’elle. Il est puni pour ce geste et sera détenu.
À sa sortie de prison, Don José retrouve Carmen, qui parvient à le convaincre de se joindre à elle et des contrebandiers pour filer à la montagne, proposition qu’il accepte. Entre-temps, il reçoit, par l’intermédiaire de Micaëla, symbole de l’innocence, de la pureté, la sagesse, la religion et de la famille, des nouvelles de sa mère qui est souffrante. Il part sur-le-champ.
Au même moment, le toréador Escamillo courtise Carmen, qui s’amourache de lui. Don José retourne auprès de Carmen et, voyant qu’un autre homme a pris sa place, devient très jaloux. Ce sentiment le dévore jusqu’au point où il assassine sa belle…
Une mise en scène minimaliste
La mise en scène de ce spectacle d’une durée de 2 heures et 40 minutes était minimale, mais efficace. À part une table avec des chaises et un banc, il n’y avait rien d’autre à voir sur les planches.
En fait, sur la scène, au-devant, nous voyions les interprètes et, derrière eux, il y avait l’Orchestre Philharmonique et Chœur des Mélomanes, qui comprend 60 musiciens et 120 choristes. Ceux-ci étaient placés dans les gradins au-dessus de la scène.
Ces derniers étaient accompagnés par la chorale d’enfants des Petits Chanteurs du Mont-Royal, qui étaient également placés dans les gradins au-dessus de la scène, à gauche.
L’orchestre a été dirigé avec précision par son chef, Francis Choinière.
Quelques bémols
La musique, vibrante, a accompagné à merveille toute la gamme d’émotions qui parsème l’histoire de Carmen. Le seul bémol que je soulignerais à propos de la musique, c’est que, par moments, elle enterrait les voix des chanteuses et chanteurs, ce qui est dommage.
Cela n’a toutefois pas empêché les solistes de donner vie aux personnages en jouant sur les traits distinctifs de leur rôle. C’était spécialement le cas de Carmen, interprétée par Wallis Giunta, mezzo-soprano. Adam Luther, ténor qui personnifiait Don José, a moins brillé dans le cadre de sa performance, ce qui a causé un léger décalage.
Cependant, Escamillo, incarné par le baryton Hugo Laporte, et celle qui était promise à Don José, Micaëla, joué par la soprano Myriam LeBlanc, ont ravi le public, grâce à leur voix et à leur enthousiasme contagieux.
Des voix magnifiques
Les interprètes se sont également illustrés par leurs voix à la fois puissantes et justes. Ils ont chanté avec passion et vigueur tout au long de leur prestation. Wallis Giunta (Carmen) a, bien sûr, impressionné la foule par son registre, à l’instar d’Adam Luther (Don José). Myriam LeBlanc a véritablement été époustouflante dans son rôle de Micaëla, grâce à son interprétation et à sa magnifique voix.
Les envolées étaient particulièrement saisissantes, mais parfois trop courtes. On en aurait voulu davantage. Outre ceux nommés plus haut, Alain Coulombe, qui personnifiait Zuniga, s’est fait remarquer grâce à sa belle voix de basse et sa prestance.
C’était, en somme, un excellent concert qui a permis aux amateurs de revisiter autrement cet opéra intemporel de Bizet!
L'opéra «Carmen» de Bizet en images
Par Brenden Friesen
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de la rédaction