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Crédit photo : Zarko Vijatovic
Dans l’espace magnifique de la galerie de Griffintown, les toiles géantes attirent le regard dès les premières secondes. Corps déchirés, mutilés, souffrants, chiens enragés et sombres corbeaux prédominent. L’artiste porte toujours les cicatrices de son passé, cela ne fait aucun doute.
Né à Belgrade, en Yougoslavie, dans les années 30, Velickovic a été marqué par les crimes de la Seconde Guerre mondiale dont il a été témoin durant son enfance. Source d’inspiration avouée, ses créations transmettent la violence d’un moment tragique de l’Histoire.
Les dessins, peintures et sculptures laissent transparaître une noirceur profonde, un monde lugubre dans lequel les gris sont largement présents, laissant entrevoir très peu de couleurs. Face à cet univers de souffrance, on a envie de fermer les yeux ou de détourner le regard, mais d’un autre côté, on ne peut que contempler le savoir-faire d’un homme en plein contrôle de ses moyens. Quand le troublant rencontre le fascinant…
«Une invitation à un recueillement face à notre condition humaine en proie à cet entre-deux existentiel où nous nous débattons sans relâche devant la question du vide et du néant», écrit Isabelle de Mévius, propriétaire de la galerie, dans le catalogue de l’évènement. Difficile de trouver plus justes mots.
L’exposition de Vladimir Velickovic vaut le détour, ne serait-ce que pour découvrir un artiste dont l’œuvre n’a pas suffisamment voyagé dans la belle province et en Amérique du Nord. Avis aux intéressés, une table ronde animée par les analystes Jean-Paul Gilson, Maxime-Olivier Moutier et Stéphane Quinn aura lieu à la galerie le dimanche 17 mai prochain.
Le vernissage, gratuit et ouvert à tous, a lieu à 13h aujourd’hui, au 1700 La Poste, situé au 1700, rue Notre-Dame Ouest.
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