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Crédit photo : Musée des beaux-arts de Montréal et Isabelle Léger
Très concise, cette exposition se résume à deux salles proposant une cinquantaine d’affiches originales d’événements culturels, de promotions d’artistes de la RCA et de couvertures célèbres du Time. Entre graphisme et beaux-arts, la pratique de Warhol était entièrement représentative de sa philosophie: pour être pertinent, l’art se doit d’être absolument ancré dans son époque. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait obtenu tant de commandes.
C’est donc l’occasion de voir en personne les couleurs saturées, le graphisme épuré d’affiches ultra médiatisées telles que celles de Perrier, Levi’s, Halston, d’admirer des portraits aussi célèbres que les personnalités qu’ils représentent (Aretha Franklin, Michael Jackson, Debbie Harry). Malgré son ampleur restreinte, l’exposition ne lésine pas sur les descriptions. De nombreuses œuvres sont expliquées, en plus des mises en contexte des sous-sections.
Le charmant paradoxe de cette exposition consiste en cette multitude de magazines illustrés, témoins sous cloche d’une époque où l’illustration était, certes, mise au service de la promotion commerciale, mais chaque fois unique, tandis que cet artiste nommé Warhol est devenu célèbre par sa technique de sérialisation. En cela, il n’a pas uniquement redonné une personnalité à l’affiche promotionnelle, comme Toulouse-Lautrec l’avait fait au début du siècle, mais il a également tenu un propos. Même si ce n’est pas ce pan de son œuvre qui constitue le point focal de l’exposition, il n’est pas possible d’en faire abstraction.
Cette proposition Warhol constitue donc un agréable détour si vous passez par la rue Sherbrooke, puisque de 30 à 45 minutes suffisent à en faire le tour.
L’exposition «Warhol s’affiche» est présentée au Musée des beaux-arts de Montréal jusqu’au 15 mars 2015.
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de la rédaction