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Crédit photo : Mathieu Pothier
Pour la qualité et l’inventivité de leur mise en scène
Il y a plusieurs années déjà que Muse joue la carte du grandiose pour que leurs fans repartent des plus gros amphithéâtres du monde entier avec des étoiles dans les yeux et des bourdonnements dans les oreilles, littéralement. Et à voir les 17 270 spectateurs rassemblés au Centre Bell, ça marche!
Pour la tournée actuelle de leur album Simulation Theory, voilà la bande au pays des algorithmes dans un univers futur virtuel où l’humanité a évolué vers une ère robotique en mode puissance dix. «We are caged in simulations», pouvait-on lire sur l’écran géant au moment où les riffs futuristes d’«Algorithm» se faisaient entendre.
Tout y était pour épater la galerie: une fanfare de dix cyborgs et performeurs, des armes ressemblant à celle anti-fantômes dans Ghostbusters, des écrans géants projetant des images futuristes, des rayons laser et des stroboscopes multicolores, des confettis et des ballons géants, un jeu d’arcade, un crâne qui prend feu numériquement, des lunettes et des habits futuristes qui illuminent et clignotent, un robot géant, mécaniquement animé, aussi effrayant que l’était King Kong au début des années ’30, et un espace scénique tout illuminé en son contour… de quoi impressionner!
Pour leur vision avant-gardiste de l’évolution de l’humanité
Depuis 2006, date de sortie de l’inoubliable et central Black Holes and Revelations au cœur de leur discographie, Muse avait déjà dans l’esprit d’être avant-gardiste et de pousser plus loin, toujours plus loin les limites. À cette date, leurs précédents albums comportaient plus de hits que les dix doigts d’une main, et on entrait à fond dans une ère du grandiose et de l’immensément grand.
Des titres comme «Starlight», «Supermassive Black Hole» et l’épique «Knights Of Cydonia», sur fond d’une tablée sur Mars, rien de moins, étaient en soi la preuve que l’ascension de Muse allait être fulgurante: 2009 a été celle de The Resistance, 2012 de The 2nd Law, 2015 de Drones et 2018 celle de Simulation Theory, leur vision de l’humanité de demain.
Pour leur talent indéniable comme auteurs-compositeurs et performeurs
Ces deux chapeaux lourds à porter ne siéent pas à toutes les têtes, il faut le dire! En plus de maîtriser avec doigté leur instrument et de réussir à tous les coups à épater la galerie avec des riffs qui restent indélébiles en tête comme de l’encre – la ligne de basse dans «Hysteria» ou l’agressivité mordante de la guitare dans «New Born», vous voyez de quoi je parle? –, Muse jongle aussi bien avec l’art de composer que celui de se produire sur une scène aussi grande soit-elle. C’est surtout la qualité de leurs mélodies qui épatent avant tout, et bien sûr le chant puissant et en voix de tête de Matthew Bellamy.
Les membres du groupe invité Walk the Moon, en première partie de spectacle, étaient en soi d’excellents performeurs, mais avec trois albums à leurs actifs, on comprend vite qu’ils ne pourront jamais surpasser le succès «Shut Up and Dance».
Tandis que Muse a bien plus d’un succès dans son sac, la setlist de la tournée actuelle en étant l’ultime preuve: «Uprising», «Time is Running Out», «Plug In Baby», «Madness» ou la récente «Big Down», qu’ils ont jouée en bout de passerelle dans une cage de rayons laser, chacune a été chaudement accueillie par les spectateurs, qui chantaient les paroles en chœur.
Vraiment, tout y était au programme de ce Simulation Theory Tour avec un total de vingt-quatre chansons – dont un medley avec «Stockholm Syndrome», «Assassin», «Reapers», «The Handler» et «New Born», plus un segment de la pièce «Headup» de Deftones – sauf… «Something Human», leur hit radiophonique! Drôle de choix de l’avoir écartée du menu, celle-là.
Mais voilà un bien léger détail quand on pense à la soirée qu’on a vécue en leur compagnie. La tournée nord-américaine de Muse se poursuit ce soir au Centre Vidéotron de Québec. J’espère que vous faites partie des chanceux qui vont vivre l’expérience Muse… au moins une fois dans leur vie!
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. Algorithm (version alternative)
2. Pressure
3. (Drill Sergeant)
4. Psycho
5. Break It to Me
6. Uprising
7. Propaganda
8. Plug In Baby
9. (Pray)
10. The Dark Side
11. Supermassive Black Hole
12. Thought Contagion
13. Interlude
14. Hysteria
15. The 2nd Law: Unsustainable
16. Dig Down (version acoustique gospel)
17. (STT Interstitial 1)
18. Madness
19. Mercy
20. Time Is Running Out
21. Houston Jam
22. Take a Bow
23. Prelude
24. Starlight
Rappel
25. (STT Interstitial 2)
26. Algorithm
27. Stockholm Syndrome / Assassin / Reapers / The Handler / New Born
28. Knights of Cydonia