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Crédit photo : Robert Etcheverry
ÉCHO: voyage à l’intérieur de soi-même
La représentation a commencé en force avec la projection d’un film et une chorégraphie, tous deux signés par le Canadien Édouard Lock, nommée ÉCHO. Inspiré par la pandémie, l’artiste a conçu un seul et même tableau, décliné sur pellicule et sur scène. Interprété avec précision et émotion par la première danseuse Rachele Buriassi, ce numéro était des plus captivants.
On a eu droit à un astucieux mélange de pas répétitifs et introspectifs, d’effets visuels représentant un jeu d’ombre, de flou et de lumière, ainsi qu’une musique cacophonique et trépignante qui ont permis la création d’un univers onirique et par moments inquiétant.
Nous avions en fait l’impression d’assister à une métamorphose de la psyché de la ballerine.
Le seul bémol que j’ai relevé de ce segment, qui était envoûtant, c’est que la projection cinématographique contenait quelques longueurs.
Règle 26 ½: l’ordinaire extraordinaire
Ensuite, les spectateurs se sont régalés avec la présentation de Gaby Baars, un chorégraphe montréalais d’origine néerlandaise, intitulée Règle 26½.
Superbement exécuté par les danseurs, ce morceau s’avère une réflexion poétique à propos de la fameuse formule métro-boulot-dodo. En effet, Baars s’est intéressé à la routine insignifiante du quotidien, à laquelle s’amalgament les sentiments de l’amour, de la solitude, de la poursuite des désirs et la douleur associée à la rupture.
Ce segment était d’une grande beauté. La chorégraphie était empreinte de délicatesse, de romantisme, d’affliction et de fougue.
Bien que très énergique et complexe, la performance reposait en effet sur le talent des danseurs qui ont assuré l’esthétisme et les acrobaties, ce numéro était somme toute bouleversant et électrisant à la fois.
Les Quatre saisons: un classique qui ne se démode pas
Pour conclure, l’auditoire a pu admirer la vision du chorégraphe italien Mauro Bigonzetti du célébrissime concerto pour violon d’Antonio Vivaldi, Les Quatre saisons. Cette portion de la soirée, très mouvementée, était sous le signe de la gaieté, et elle était également très physique.
Plusieurs enchaînements en groupe, quelques touches d’humour et, surtout, un esprit de fête. Bien que la chorégraphie a, au final, été moins sophistiquée et intense que celles présentées lors des deux premiers actes, le spectacle a ravi le public assis au parterre.
Certaines ballerines ont même réussi à s’attirer la faveur des spectateurs!
Oui, il y a eu, à quelques rares occasions des mouvements qui n’étaient pas bien synchronisés, mais rien qui ne soit trop distrayant. L’apport de l’orchestre des Grands Ballets pour ce dernier acte a su enrichir à merveille l’aspect féérique de ce ballet.
Ainsi, ce programme triple a indéniablement plu à la foule, qui a même offert une ovation chaleureuse et bien méritée aux danseurs, chorégraphes et musiciens.
«Les Quatre saisons» de Vivaldi en images
Par Robert Etcheverry
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de la rédaction